mardi 29 mars 2011

Le tour du monde en quatre-vingts jours

De Jules Verne




Phileas Fogg est la personnification de l'anglais type: méthodique, ponctuel, toujours maitre de ses émotions.
Ce fortuné gentleman est aussi un fervent joueur de whist qu'il pratique tout les jours au Reform-Club avec une ponctualité journalière d'horlogerie suisse.
Passepartout est un jeune français et qui, après s'être essayé à bien des métiers, et dont la débrouillardise lui avait valu ce sobriquet, recherche un emploi stable et sans la moindre surprise.
Profitant que Phileas ai congédié son prédécesseur pour une histoire de température d'eau, il se propose pour la place de majordome laissé vacante.

Cependant, dès le jour de son embauche, son nouveau maitre pari la moité de sa fortune qu'il est possible de faire le tour de la terre en quatre-vingts jours et s'engage même à réaliser lui même ce qu'il ne considère pas comme un exploit mais comme une simple formalité.

Passepartout doit alors suivre son maître, qui emmène avec lui l'autre moitié de sa fortune en banknotes pour les frais de voyages, dans une aventure qui lui fera parcourir le tour de la planète.

Ce qu'ils ignorent, c'est que l'inspecteur Fix sera aussi du voyage, bien décidé à arrêter Phileas Fogg qu'il prend pour le voleur de la banque d'Angleterre, et qui aurait dérobé cinquante-cinq mille livres en banknotes trois jours auparavant.





Bien que je me souvenais avoir apprécié ce livre lorsque je l'avais lu au collège, je me demandai si j'apprécierai toujours cette histoire une fois adulte (et sans qu'un prof ne me force à le lire).
Je pense que, si ce livre est très facile à étudier pour un ado,  il n'en est pas moins agréable à relire une fois adulte.

Le style est simple et entrainant, décrivant les lieux visités de la même manière que Fogg  les parcourt : le plus rapidement et efficacement possible
Le livre est découpé en de nombreux chapitres presque indépendants et dépeignant chacun une étape du voyage à la façon d'un livre d'enfant,.


Évidement, les personnages sont très caricaturaux mais cela ne les rend que plus attachants et souvent amusants;

Fogg est le stéréotype de l'anglais, contrôlant ses émotions et économisant jusqu'au moindre de ses pas et qui pourtant se lance dans cette aventure.
"Phileas Fogg était de ces gens mathématiquement exacts, qui, jamais pressés et toujours prêts, sont économes de leurs pas et de leurs mouvements. Il ne faisait pas une enjambée de trop, allant toujours par le plus court. Il ne perdait pas un regard au plafond, il ne se permettait aucun geste superflu. On ne l’avait jamais vu ému ni troublé. C’était l’homme le moins pressé du monde, mais il arrivait toujours à temps."
Passepartout, est son opposé, son tempérament latin le pousse plus à agir instinctivement et à résoudre avec ses poings les problèmes rencontrés et pourtant il recherche le calme d'une vie de majordome. 

Fix est un inspecteur anglais, consciencieux, intègre et respectant à la lettre les procédures (Quelle imagination ce Jules Verne !!!).


C'est un roman très divertissant; La course effrénée contre la montre impose un rythme entrainant à la lecture.
Un livre à lire (et à relire) à tout âge.


J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.
challe11.jpg



lundi 28 mars 2011

Les dames du lac

de Marion Zimmer Bradley



Quatrième de couverture

La légende du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde n'avait, depuis longtemps, inspiré un roman d'une telle envergure, d'un pareil souffle. Merlin l'Enchanteur, Arthur et son invincible épée, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes qui tiennent les premiers rôles: Viviane, la Dame du Lac, Ygerne, duchesse de Cornouailles et mère d'Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la fée, sœur et amante du grand roi... Cette épopée envoûtante relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des druides et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis perdu et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au cœur de la Grande-Bretagne avant qu'elle ne devienne l'Angleterre.

 
L'idée de faire raconter l'histoire d'Arthur et des chevaliers de la table ronde en se basant du point de vue des femmes présentes dans l'histoire était assez attrayante et c'est ce qui m'a poussé à lire ce livre.
Dans les autres versions de cette histoire que j'ai lu, elles y ont en effet un rôle assez sommaire et l'on ne s'attarde pas beaucoup sur elles (à part Guenièvre et ses infidélités).
De plus, le début du récit laisse à penser que la narratrice de l'histoire sera Morgane la fée.
En effet, on y découvre plus en détails, grâce à la formation de prêtresse de Morgane , dans cette version, la cité mythique d'Avalon, et l'on en découvre  plus notamment sur le rôle des prêtresses, sur leurs dons et leurs rites sacrés .On s'attend alors à une version très différente de cette épopée avec une perspective différente sur la politique, les guerres et la magie.


Cependant, ces deux points forts peinent à compenser les nombreux temps morts de ce livre, ainsi que les "blancs" de l’histoire.
L'histoire traine et stagne souvent autour des relations amoureuses (et un peu trop autour d'un Lancelot, pleurant son amour impossible).
De plus, les passages militaires, la politique, l'avènement de Camelot, enfin tout les passages un peu trop «masculins» de l'histoire sont réduit au minimum, voir parfois supprimé et on a du mal à se raccrocher à suivre le fil à certains moments.

Au final, c'est un assez bon livre, relativement plaisant à lire malgré ses inégalités, et qui devrait satisfaire les amateurs des légendes arthuriennes.

J'espère cependant que le second tome relèvera le niveau.


dimanche 20 mars 2011

Le dieu dans l'ombre

De Megan Lindholm (Alias Robin Hobb)


Evelyn, déménage avec sa famille, Tom, son époux et Teddy, son fils, depuis l'Alaska jusque dans une petite ville près de Seattle afin que Tom puisse aider provisoirement son père à la ferme familiale.
Bien que faisant de son mieux pour s'acclimater, ses différences l'excluent d'elles-même du cercle familial de sa belle-famille.
Étouffée par le mode de vie et les convenances imposées par ce milieu rural, les étendues sauvages et la liberté dont elle profitait en Alaska lui reviennent sans cesse à l'esprit.
Peu à peu, elle devient une étrangère, non seulement aux yeux de sa belle famille, mais aussi aux yeux de son époux, puis à ceux de son fils.
Perdue dans sa solitude et persuadée de son inutilité, des souvenirs de la forêt, qu'elle pensait avoir enterré avec son enfance, resurgissent.
Son ami Pan, le faune, le partenaire de ses jeux d'enfants, revient la hanter, l'incitant à revenir à son ancienne vie, celle de son enfance.

La fantasy, loin d'être omniprésente, est saupoudré légèrement sur le récit et ne nous permet pas de nous suffisamment détacher de la réalité pour ne pas être touché.

Le roman est écrit à la première personne, dans lequel la narratrice nous présente sa vie actuelle, entrecoupée de scènes de son enfance.
Deux types de narrations nous décrivent la vie d'Evelyn : Celle de son enfance rebelle en Alaska, dans une nature sauvage, accompagné par Pan et celle de la femme généreuse en concessions suivant son mari dans une nature domestiquée par l'homme.

Le personnage de Pan, qui représente la seule touche de fantasy du roman, est une énigme. Le lecteur est perpétuellement laissé dans le doute quant à son existence réelle. Est-il le descendant d'un dieu de la Grèce antique, ou simplement le fruit de l'imagination d'une femme blessée et qui se réfugie dans une enfance protectrice en y retrouvant son ami imaginaire.

C'est le roman le plus "dérangeant" des romans de Robin Hobb (enfin de Megan Lindholm) que j'ai lu.
Certains passage sont très déstabilisants et décrit de façon trop très personnelle.

Le style de l’écriture est plus approfondi et singulièrement féminin que celui de Robin Hobb.
Je pense que ce roman (au risque de me faire jeter des pierres) serait peut être plus accessible à un public féminin.

Bref, une très belle plume et une histoire originale mais qui me laisse un avis assez mitigé.