dimanche 24 avril 2011

Le sabre des Takeda

De Inoue Yasushi




En 1543, pendant l'époque Sengoku, les grands seigneurs féodaux étaient constamment en guerre, divisant le pays en d'incessantes batailles.
Le daimyo (seigneur féodal) Takeda Shingen combattait les clans Suwa et Nagao.
Il engagea, à la suite d'une agression, le bushi (guerrier) Yamamoto Kansuke, qui malgré son âge très avancé, brillait par sa volonté et son intelligence hors du commun.
Yamamoto Kansuke, un personnage beaucoup moins connu et moins emblématique que le célèbre Miyamoto Mushashi, était petit, presque un nain (dans le sens tolkienien du terme), boiteux, ne voyant presque plus d'un œil et affreusement laid, mais c'était surtout un génie de l'art de la guerre.
Génial stratège, il était sans pitié envers tout ce qui pouvait se dresser entre lui et ce rêve et il tirait les ficelles dans l'ombre, sans retirer aucune gloire, la rejetant sur son seigneur.
Maniant avec autant d'adresse la plume que l'épée, il se vit confier par son seigneur la charge de stratège dans sa guerre d'expansion territoriale et, de victoire en victoire, se retrouva face au puissant Kenshin, du clan Tagao.

Mais, en plus de ses adversaires des autres clans, Kasuke eut aussi fort à faire pour gérer les nombreuses conquêtes féminines de son maitre, lui dont le physique repoussant le condamne au célibat.

Malgré cela, ou même peut être justement grâce à cela, Kansuke ne vécu que pour son rêve : réunir le japon sous la bannière des Takeda dont la devise est «fûrinkazan» :
  • Fu, rapide comme le vent,
  • Rin, silencieux comme la forêt,
  • Ka, dévorant comme le feu,
  • Zan, impassible comme la montagne.









Malheureusement, il mourut sur le champ de bataille sans avoir vu son rêve se concrétiser.


Ce livre nous relate un passage célèbre de l'histoire japonaise, celui de l'affrontement entre Shingen Takeda et Kenshin Uesugi, qui se sont rencontrés cinq fois sur le champ de bataille de Kawanakajima sans que ni l'un ni l'autre n'obtienne de victoire complète.

L'auteur ne nous dévoile que des passages clés, mettant en valeur la progression de Kansuke et l'expansion territoriale des Takeda, et sautant souvent de grandes périodes pour nous livrer un récit couvrant une dizaine d'années.

Ce livre est captivant car on suit avec intérêt le personnage historique de Kansuke, qui pour satisfaire son désir de reconnaissance (au lieu d'intenter un procès envers Dame Nature pour préjudice moral), se dévouera corps et âme à l'accomplissement de ce qu'il croit être juste.
Ce dévouement est certes louable et majestueux, mais, personnellement, je trouve qu'il est un peu agaçant à la longue.
Kansuke, ne vie véritablement sa vie que par procuration à travers son seigneur, tant pour l'élévation et le pouvoir, à travers l'unification du Japon, que pour la vie affective (il voue en effet un amour chaste et pur envers Dame Yubu).


Le style, simple et efficace, fait un peu penser aux Ukiyo-e (exemple d'ukiyo-e ci contre représentant Kansuke), tant il va directement à l'essentiel sans superflu, et nous peint trait par trait un Kansuke profondément humain, qui grâce à sa seule volonté, va entrer dans la légende.













Ce livre est à mi-chemin entre le récit historique et le roman imaginaire.
Je le conseillerais plutôt aux amateurs d'histoire japonaise.

Petit point noir au tableau, contrairement aux livres que j'ai lu sur le Japon, il n'y a pas de lexique expliquant les termes japonais comme daimyo, bushi et autres termes non traduit.

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