dimanche 30 octobre 2011

Don Quichotte de la Manche

De Miguel de Cervantes


Le roman narre les aventures (ou plutôt les mésaventures) de Alonso Quichano, auto-nommé Don Quichotte de la Manche.
Don Quichotte est un noble espagnol aimant plus que de raison les romans de chevalerie et qui, du jour au lendemain, se prend pour un chevalier errant et sitôt son armure, aussi factice que sa nouvelle identité, assemblée, part sur les routes pour éradiquer le mal en ce monde.
Il rencontrera Sancho Panza, paysan de son état, qui bien que sachant son nouveau maitre fou à lier, le suivra dans sa quête et son délire dans le seul but de manger à sa faim.
Peu importe la réalité à Don Quichotte. Un homme le rosse et le lendemain, il narre son prodigieux combat face à la multitude. 
De plus, son œil interprétant le monde autour de lui, les auberges deviennent des châteaux, les paysannes deviennent des princesses, les moulins deviennent des géants aux nombreux bras.
Il se croit aussi persécuté par de puissants magiciens et amoureux d'une dulcinée irréelle.


Que dire de ce grand classique ?

Moderne, en tout cas pour son époque, tant dans le genre que dans la forme (Cela m'a d'ailleurs grandement facilité la lecture).

Drôle, de par les actions du héros et ses réflexions entrainés par sa vision empreinte de folie sur le monde extérieur.

Magnifique, car même si le fond est soigné, la forme n'est pas laissée pour compte, et ce malgré le passage de la traduction :
"Belle et noble dame, j'aimerais pouvoir payer de retour l'insigne faveur que vous me faites en dévoilant à mes yeux votre beauté sans égale. Mais la Fortune, qui jamais ne se lasse de persécuter les gens de bien, m'a jeté dans ce lit, moulu et brisé, de sorte qu'il me sera impossible, malgré tout le désir que j'en ai, de satisfaire le vôtre. A cette impossibilité s'en ajoute une autre plus grande encore: c'est la fidélité que j'ai promise et jurée à l'incomparable Dulcinée du Toboso, unique dame de mes plus secrètes pensées. Sans cet obstacle majeur, je ne serais pas assez sot pour laisser passer cette heureuse occasion, que dans votre immense bonté vous avez daigné m'offrir".
J'imagine qu'il doit être certainement plus plaisant de le lire en VO mais ma maitrise de la langue de Cervantes ne me permet pas d'en profiter.

Profond, car au travers du regard du héros, l'auteur se livre à un véritable étude sociologique.
En effet, la position décalé du personnage lui offre certainement une place privilégié pour analyser ses contemporains.

Il est curieux aussi de voir que si le personnage de Sancho évolue, du paysan assez basique au gentilhomme cultivé, Don Quichotte, lui, ne dévie pas d'un iota de sa trajectoire, restant fidèle à lui même jusqu'à son brutal retour à la réalité.

Au final, ce fut pour moi une excellente découverte et un tout aussi excellent moment de lecture.

J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.

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Petit rappel des règles et de ma sélection d'œuvres

Merci à Plume qui m'a conseillé ce livre (je séchais un peu sur le choix du livre du mois d'octobre :p ).

dimanche 9 octobre 2011

Hunter brown et le Secret de l'Ombre

 De Allan et Christopher Miller



D'étranges visions, des monstres, des révélations saisissantes, Hunter Brown n'aurait jamais imaginé un tel été ! Après de nombreuses péripéties, Hunter se retrouve en possession d'un vieux grimoire et d'une clé mystérieuse.
Ces visions deviennent réalité, ce livre mystérieux est un passage vers Solandria, un pays fantastique hanté par l'Ombre, un personnage menaçant.
A Solandria, Hunter pourra-t-il rejoindre les gardiens du Code, une troupe de guerriers hautement entraînés qui forment la résistance ?
Échappera-t-il à ses poursuivants ?
Que signifient ces anciennes prophéties qui le désignent comme un personnage essentiel dans la lutte contre l'oppresseur ?
Dans la lutte qui l'oppose à l'Ombre sauvera-t-il son âme ?
Percera-t-il le secret de l'Ombre, ou la vérité sera-t-elle si forte qu'il ne pourrait la supporter ?
Le compte à rebours est lancé, pour s'en sortir, il lui faudra compter sur le livre mystérieux en sa possession.



Le premier point positif qui saute au yeux dès l'ouverture du livre est le soin apporté à l'illustration.
En effet, en plus des nombreuses illustrations couleur sépias parcourant le livre et qui sont assez réussies (bien que je trouve que certaines fasse un peu trop "image de synthèse"), les bordures et tranches du livre sont décorées pour lui donner un petit coté ancien et malmené comme pourrait l'être le livre du héros.

Le héros est un lycéen sans particularité ni dons spéciaux mais qui, en passant dans un autre monde, se retrouve bombardé Élu, être possédant d'énormes pouvoirs latents et devant sauver le monde.
Bien que ce héros soit un classique du genre dans la fantasy et les mangas, il n'en reste pas moins efficace.
En effet, étant le lycéen type, nombre de lecteurs s'identifieront facilement au héros. Qui n'a jamais rêvé de recevoir du jour au lendemain un pouvoir ou un don qui ferait de lui un héros ?

A la base, les co-auteurs Allan et Christopher Miller sont créateurs de jeux vidéos, mais pour un premier essai, je trouve qu'ils ne s'en sont pas trop mal sortis.

Certes, l'histoire est simple, les deux camps bien définis avec dans un coin Vénator et l'Ombre et dans l'autre l'Ordre et l'Auteur, mais une lecture reposante est parfois agréable.
De plus, on ressent l'influence de différents livres, mangas, films (comme StarWars pour les épées), le seigneur des Anneaux (pour l'Ombre rappelant Sauron).

Le seul petit point négatif à cette lecture est le matraquage religieux à propos de l'Auteur, présenté comme une sorte de Dieu, maitre de leurs destinés et seul être à devoir être craint et vénéré.

Finalement, c'est un livre qui se lit très facilement et bien que le fond soit assez simple, il est fort bien construit et possède suffisamment de rebondissements pour ne pas laisser le lecteur s'ennuyer.

Bien que ce livre soit destiné principalement à un public adolescent, un public adulte, pour peu qu'il soit indulgent avec la minceur de la trame, profiterait tout autant de la lecture.
En effet, bien qu'ayant passé l'âge ciblé, je pense que je me laisserai tenté par le tome 2.

Ce livre m'a été envoyé par les Editions Salavator à l'occasion du programme Masse Critique de Babelio.





Je les remercie encore pour cet envoi.
Je suis tombé par hasard sur ce trailer qui, bien que de qualité assez faible, à l'avantage de coller assez bien au au livre.

jeudi 6 octobre 2011

Druss la légende

De David Gemmell


Bien avant d'être connu dans le monde entier sous le nom de Marche-Mort ou du Capitaine à la hache, Druss vivait paisiblement de son métier de bucheron.
Toutefois, son caractère bourru et colérique et sa force brute ne le rendait pas populaire et seule Rowena était capable, par sa seule présence, de tempérer son caractère brusque.
Alors, quand une bande de brigands pille son village emmenant les femmes vendables et massacrant tous les autres membres, Druss n'aura pour alors seule raison de vivre que de la retrouver.
S'armant de Snaga, la hache ensorcelée, aussi surnommée "les lames sans retour", ayant appartenu à son grand-père, grand guerrier devenu à un meurtrier psychotique à cause du pouvoir de celle-ci, il s'élancera seul à recherche de sa bien-aimée.
Suivi par le fidèle poète Sieben, il poursuivra inlassablement sa femme à travers le monde et jusqu'aux portes des Enfers, enchainant les métiers de lutteur, mercenaire et même de soldat de la célèbre armée des Immortels pour arriver à ses fins.
Il ne laissera dans son sillage qu'une longue trainée de morts et une légende.


Auteur dont la réputation n'est plus à faire, Gemmell nous narre ici la naissance de la légende de Druss.
Ici, point de preux chevalier au sourire étincelant partant secourir une belle princesse écervelée prisonnière d'une haute tour gardée par un dragon, Druss est un homme simple, peu soucieux de la renommée, de la fortune, du pouvoir ou des femmes.
A ses yeux, seul compte sa femme et le code d'honneur qui différencie les héros des meurtriers:
Ne viole jamais une femme, ne fais pas de mal aux enfants.
Ne mens pas, ne triche pas, ne vole pas. Laisse cela aux gens médiocres.
Protège les faibles contre les force du mal.
Et ne laisse jamais l'idée de profit te guider sur la voie du mal.
On découvre avec avidité les épreuves qui ont forgés le tempérament du héros défendant les murailles de Dros Delnoch.
Le personnage de Druss est finement détaillé. Loin de nous dépeindre un héros tout puissant, Gemmell s'attarde également sur les faiblesses de celui que la mort elle même n'ose approcher.
En effet, cela confirme les dires de Druss dans Loup Blanc, qui expliquant la raison de son choix de vie de guerrier, rétorque qu'il était trop faible pour devenir fermier. On devine qu'il était juste trop faible pour résister à l'appel du combat.

Plus que le héros (et pourtant j'adore le personnage de Druss), j'apprécie le style « Gemmell », puissant et épique, faisant vibrer le lecteur devant les péripéties et déboires de ses héros.

Les pages s'enchainent dans une déferlante d'action, de décors familiers aux lecteurs de la série des Drénai, d'humour burlesque et de tragédies propres aux héros gemmeliens.
Comme toujours chez cet auteur, l'histoire est simple et pourtant je ne me suis pas ennuyé une seconde, avalant les pages dès que j'avais un instant de libre.

Ce livre peut se lire avant ou après Légende (voir les deux), les révélations faites dans Légende, chronologiquement après ce livre, ne gâchant en rien l'intrigue.
Seul point négatif à cette lecture, l'amenuisement du nombre de livres de ce grand conteur me restant à lire.

Au final, du Gemmell comme on les aime, mais celui-ci est sans doute mon favori parmi ceux que j'ai lu.