mercredi 28 décembre 2011

Royaume magique à vendre ! Tome 1 : Le royaume magique de Landover

De Terry Brooks


Ben Holiday n'est plus que l'ombre de lui-même depuis la mort de sa femme. Avocat désabusé, il a perdu toute foi en la justice des hommes et n'espère plus un monde meilleur.
Alors, pourquoi ne pas répondre à cette annonce publicitaire « achetez un royaume pour un million de dollars ! Landover, terre d'enchantement et d'aventure tirée des brumes du temps, pays de chevaliers et de pages, de dragons et de lentes demoiselles, de sorciers et de jeteurs de sort. Tous vos rêves deviendront réalité dans ce royaume d'un autre monde. » Voilà exactement, pense-t-il, l'endroit où il pourra renouer avec ses idéaux. Malheureusement, les songes peuvent se révéler parfois plus dangereux que la réalité...




Ayant apprécié le Cycle de Shannara, c'est avec une grande curiosité que j'ai commencé ce livre au titre si prometteur.

Je m’attendais un peu à du burlesque du genre de Pratchett : un homme sans prétention venant de notre monde et qui, n'ayant plus rien à perdre, accepte de débourser un million de dollars pour devenir roi d'un royaume sans même croire réellement à son existence et finit par devenir le roi d'un château vide avec quatre serviteurs (deux gobelins, un majordome changé en chien par l'incompétence du mage royal), aucuns alliés et de puissants ennemis.

L'idée de faire traverser les univers à un contemporain n'est pas nouvelle, mais lui faire payer son royaume est assez cocasse.

Hélas, l'histoire traine en longueur et mis à part quelques originalités, comme l'équipe de bras cassés qui lui sert de serviteurs, il n'y a rien de transcendant dans ce roman, ni de franchement drôle.

Des sujets à reconquérir en accomplissant diverses quêtes, un dragon, une sorcière, des sylves, de la magie : les bases classiques d'un roman de fantasy mais il manque un je ne sais quoi pour lui donner une réelle consistance.

Toutefois, j'ai bien apprécié l'image du personnage principal qui s'investit dans la reconstruction du royaume tout en se reconstruisant lui-même.

Au final, ce premier opus, sans être révolutionnaire, se lit par curiosité mais, pour le moment, j'hésite à poursuivre cette série.

lundi 26 décembre 2011

Fahrenheit 451

De Ray Bradbury


451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.




Fahrenheit 451 est un grand classique que l'on ne présente même plus.
L'auteur nous dépeint un futur, pas si éloigné du notre, tant culturellement que temporellement, ou la lecture (de livre) est interdite.
En effet, lire mène à la réflexion. Chacun réfléchissant différemment, cela amène les gens à avoir des idées différentes, ce qui est déclaré comme antisocial et ennemi de la paix.
Cette société engendre donc un troupeau de moutons abruti par la télévision, ne pouvant et ne voulant plus réfléchir par eux même (trop fatigant).

Le personnage type de ce formatage est la femme du héros, Mildred, qui ne vit que pour et par ses écrans géants diffusant la "famille", émission de télé-réalité occupant son esprit en continu.
Non content de juguler toute réflexion, ce genre de société contrôle aussi les souvenirs. Sans les livres, pas d'histoire, ni de passé. La société est alors libre de le remodeler à sa guise.

Montag, le héros, n'était pas différent des autres personnes et son métier de pompier-bruleur de livre (Dans la version original, le terme de pompier remplacé par 'firemen' l'homme du feu prend tout son sens) lui plaisait même avant sa rencontre avec Clarisse McClellan, jeune fille excentrique, élevé par sa famille dans l'esprit de liberté individuelle et de réflexion personnelle.

Elle l’amène à se demander ce que contiennent les livres qu'il brule. Pourquoi des personnes en cachent-ils contre la loi et sont même prêtes à mourir avec eux ?
Cette simple incitation à la réflexion lui fera remettre en cause toute la société dans lequel il vit.

C'est un roman percutant et incroyablement visionnaire. A sa sortie, le télévision en était encore à ses balbutiements et pourtant Bradbury décrit des écrans plats recouvrant les murs, la télé-réalité, les lecteurs de musiques portables (appelés les coquillages).
Il est effrayant car la société décrite pourrait bien être la notre. En effet, le contrôle de la population par l'occupation perpétuelle de l'esprit par les murs écrans et les coquillages m'évoque le patron de TF1 qui vendait du temps de cerveaux  disponibles aux pubs.

Au final, c'est un livre qui n'a pas trop mal vieillit, malgré les 70 ans.
Bien qu'il se lise très vite, il entraine beaucoup de réflexions. (Je sens que je vais surveiller de près le premier pompier qui viendra me vendre un calendrier :p)

C'est un livre à lire absolument et qui clos en beauté ce challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.

Et vous, quel livre apprendriez-vous par cœur pour le sauver ?

samedi 17 décembre 2011

Cénox, l'enfant druide

De Jacques Gohier
Illustré par Dub



Cenox est un jeune gaulois de la tribu des Cénomans, vivant à l'époque trouble ayant vu Vercingétorix vaincu à Alésia.
Fils de l'archidruide Cénomanix, qui l'instruit et lui apprend les secrets des simples, il est habitué à rechercher dans la forêt les ingrédients nécessaires à leurs fabrications.
Lors d'une de ces cueillettes, un général romain, grand ami de César, rasa le village en représailles de l'aide apporté par celui-ci lors de sa capture  pendant la guerre.
Son père, mourant, l'envoie prévenir le village voisin et retrouver son frère Robix.
La transmission de ce message sauve bien des vies et c'est en héros qu'il intègre, sous la tutelle de son oncle devenu archidruide, l'école des druides.


A mi-chemin entre le roman et le manuel d'histoire, ce livre est particulièrement instructif et bien construit. Les personnages fictifs et réels se mêlent en une grande aventure les menant jusqu'à Vercingétorix lui-même.
Ce livre nous en apprend un peu plus sur la magie des druides qui, entre la magie réelle et le tours de passe-passe, faisaient d'eux les messagers des dieux.

Les illustrations, forts nombreuses, sont belles, simples et toujours dans le contexte de l'action (Je note tout de même une petite coquille, lorsqu'un guerrier gaulois brandis une épée à double tranchant alors qu'elle est décrite  à simple dans le roman. Mais bon, je chipote un peu).

Petit bonus : Bien que le roman à lui seul soit déjà instructif, l'auteur à ajouté, à la place d'un lexique, un petit documentaire comportant les grandes lignes de l'histoire de nos ancêtres les gaulois, les noms des différentes tribus ainsi que diverses anecdotes comme par exemple le choix du coq comme emblème (Coq et Gaulois se traduisant Gallus en latin).

Comme il faut bien trouver un défaut à ce livre, je soulignerai que, si le caractère pédagogique de cette œuvre est irréprochable, je trouve que l'histoire proprement dite manque un peu de consistance .
Les actions s'enchainent sans temps morts mais sans détails non plus, laissant comme une impression de lire un résumé du livre.

Ce livre est clairement destiné aux enfants de 12 ans et plus, et bien qu'un adulte puisse peut être apprendre une chose ou deux, je doute qu'il le passionne.

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Adabam pour m'avoir envoyé ce livre à l'occasion du programme Masse Critique.


dimanche 11 décembre 2011

Le pacte des Marchombres

De Pierre Bottero



L'histoire narre le parcours d'Ellana, jeune fille curieuse et intrépide, privée de ses parents lors d'une embuscade contre leur caravane.
Dissimulée par sa mère dans une cache du chariot, elle est secouru, puis élevé par de curieux êtres humanoïdes de petite taille.
A l'adolescence, elle les quitte pour parcourir le monde et en apprendre plus sur ses véritables parents.
Chemin faisant, elle rencontrera le marchombre Sayanel, qui décelant son fabuleux potentiel et ayant déjà un apprenti, la confiera à son ami Jillano.
Le second tome, dans la parfaite continuité du précédent, narre la suite et fin de cet apprentissage.
Le dernier se passe quelques années après celui-ci ( la quête d'Ewilan s'insère d'ailleurs entre ces livres) et on retrouve Ellana, qui suite à une attaque des mercenaires du chaos, se voit prendre son enfant et est laissée pour morte.



Premiers livres que je lis de cet auteur, pourtant vivement conseillé par Plume et bien d'autre, cette trilogie est un véritable coup de cœur.
Je m'étais en effet attendu à un bon roman de fantasy. Cette série en possède d'ailleurs toutes les caractéristiques : des monstres, des héros aux capacités spéciales surhumaines, de l'amour, des guerres, des trahissons, de nombreuses tragédies, des prophéties et d'étranges noms aux consonances magiques.
Rien de bien transcendant si j'ométais de mentionner la plume incroyable de Bottero.

En effet, bien que le lecteur se contente de suivre la progression d'Ellana sur la voie des marchombre, ce roman recèle de grandes richesses.
En plus de bâtir un univers complet, Bottero construit toute une philosophie autour de l'enseignement dispensé par le maître marchombre à son élève.

Et surtout, Bottero manie la plume comme les marchombres leurs dagues : le geste est simple, mais gracieux et efficace, sans superflu et toujours emprunt d'une certaine poésie.
Dans les bonus, Bottero décrit d'ailleurs sa manière d'écrire :
Écriture. Travail sur la forme. Lisser ses phrases pour qu'elles caressent, les affûter pour qu'elles tranchent, les effiler pour qu'elles percent, les vriller pour qu'elles crochètent. Faire de ses phrases une panoplie d'outils destiné à un seul but : sculpter l'émotion.

Bottero, plutôt que d'embellir son texte avec des mots aux rythmes chantant, mise sur la puissance, quasi-magique du sens profond de chaque mot qu'il emploi.
Les poésies marchombres sont extrêmement courtes, parfois juste trois mots, et semblent basées sur la puissance des mots utilisés dans le bon contexte.
Élan de vie
Murs oubliés
Libre.

Les personnages sont superbement décrit, en particulier, évidement, Ellana parfait mélange entre un shinobi et Wolwerine, au caractère bien trempé et à la curiosité égale à sa soif de liberté : insatiable

Je n'ai eu qu'une envie une fois le troisième tome engloutit, c'était de me plonger dans la quête d'Ewilan, trilogie que j'aurai d'ailleurs du lire entre les tomes deux et trois.
En effet, il y a un grand trou, chronologiquement parlant, entre ces deux livres que ce cycle d'Ewilan comble. Je ne m'en suis aperçu qu'une fois le tome trois entamé et, étant donné l'intrigue poignante tombant dès le début du livre, je n'ai pas pu le reposer.
Toutefois, l'auteur fait suffisamment de rappel pour que l'on raccroche les wagons facilement.

Petite cerise sur un gâteau déjà alléchant : les doubles réponse, du savant et du poète.
A de nombreuses questions, Ellana (et quelques autres personnages) donnent deux réponses : Celle du savant et celle du poète, deux réponses distinctes et pourtant complémentaires, deux facettes d'une même vérité, comme celle donné à Ellana par sa mère au début du premier tome:
-Tu reviendras quand ?
- Il y a deux réponses à ta question. Comme à toutes les questions, tu le sais bien. Je commence par laquelle?
A l'extérieur, un bruit terrifiant s'éleva. Le bruit des armes qui s'entrechoquent, fendent la chair, donnent la mort. La fillette tressaillit mais sa mère, en lui caressant la joue, réussit à l'enfermer dans l'univers de son regard.
- Laquelle?
- Celle du savant.
-Je ne reviendrais peut être jamais, ma princesse.
- Elle est nulle cette réponse. Donne moi celle du poète.
Isaya se pencha pour lui murmurer à l'oreille.
- Je serai toujours avec toi. Où que tu te trouves, quoi que tu fasses, je serai là. Toujours.
Elle avait placé la main sur sa poitrine. La petite la regarda avec attention.
- Dans mon cœur?
-Oui.

Si je recommande ce livre ?
Il y a évidement deux réponses à cette question.
Celle du poète : Cette trilogie est à lire et à relire en se laissant transporter dans le monde magique que cet auteur français, hélas décédé, nous à laissé.
Celle du savant : Cette trilogie est clairement déconseillée en tant que livres de chevet (Risque de nuit blanche important).

mercredi 30 novembre 2011

L'art de la guerre

De Sun Tzu

II y a vingt-siècles, dans la Chine des "Royaumes Combattants", était rédigé le premier traité de l'art de la guerre. 
Sur son auteur, Sun Tzu, l'histoire ne fournit que quelques traits biographiques et peut-être sont-ils mêlés de légende.
Mais son ouvrage, d'une concision admirable et toujours perceptible malgré les adjonctions de commentateurs, a été et demeure au centre de la pensée militaire extrême-orientale. 
Au contraire de Clausewitz, Sun Tzu ne voit pas dans la grandiose bataille d'anéantissement le sommet de l'art du stratège.
Si l'on peut détruire l'ennemi, on se jette sur lui ; mais la "duperie", c'est-à-dire la guerre totale du mensonge, peut faire mieux encore. 
Il faut lire Sun Tzu comme un grand classique empreint de sagesse, mais aussi comme la clef d'une meilleure compréhension de la stratégie russe et chinoise d'aujourd'hui. 


Ayant particulièrement apprécié le Traité des cinq roues de Miyamoto Musashi, j'ai profité de ce challenge pour me lancer dans la lecture de cette œuvre de Sun Tzu, bien, qu'à vrai dire, nul ne puisse prouver qu'il l'ai écrit, ni même qu'il ai réellement existé.
L'Art de la guerre peut se voir comme un recueil de conseils pour les généraux s'appuyant sur de nombreux cas concrets et principalement sur du bon sens.
On est loin de l'idée préconçus que militaire doit rimer avec inintelligence (au moins pas chez les généraux).

Sun Tzu présente la guerre comme un noble art et se fait notre professeur.
Cependant, s'il s'évertue à expliquer que les meilleurs batailles sont celles qui se gagnent sans combattre, il ne s'attarde pas sur les raisons ou causes de celles-ci.
En effet, s'il nous explique que la meilleure victoire lors de la prise d'une ville est celle où les pertes ennemies (en termes militaires, civiles et matérielles) sont les plus ténues possible, il ne commente pas les raisons de cette prise (décidée par son seigneur), et encore moins si elle est justifié ou non (de toutes façons, on ne lui demandait probablement pas son avis sur la question).
Pour lui, une bonne préparation, une connaissance des forces (alliées et ennemies) adéquate, une discipline de fer et une faculté d'adaptation prévalent sur la force brute, l'improvisation et l'usage de chair à canon.
Certes, certains de ses conseils, et en particulier son soucis du détail, peuvent faire sourire à notre époque, mais en remplaçant ses dires dans le contexte de son époque (même présumé), j'imagine l'avance qu'il devait avoir sur ses contemporains, tel un Léonard de Vinci de la guerre.

Le style est concis et épuré au maximum tel un manuel scolaire. Il est moins prosaïque que le traité des cinq roues, qui transpose fréquemment ses raisonnements aux autres corps de métier tel le maçon ou le paysan.
Il est composé de beaucoup de courtes phrases, très simples et allant droit au but.
Généralement, la première de chaque partie annonce une idée ou une règle à suivre, que l'auteur développe ensuite, en argumentant d'avantage et/ou en donnant des cas d'applications et des exemples concrets.

Même si l'on n'est pas militaire et que l'on abhorre la guerre, de nombreuses idées de cet ouvrage, que l'on peut qualifier de pédagogique, sont transposables à notre 21ième siècle.
Il est même utilisé comme référence dans les stratégies de certaines PME, où ses préceptes sont plus facilement applicables.


Au final, ce livre, emprunt d'une sagesse orientale très ancienne, fut une excellente lecture que je recommande fortement.
C'est un livre à relire fréquemment par passages et surtout à méditer.

De plus, ce livre se lit très facilement et est très court (seulement 150 pages) et est même disponible gratuitement au format pdf  ou ebook.
Quelle raison se trouver pour ne pas le lire ?

J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.

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Petit rappel des règles et de ma sélection d'œuvres

dimanche 27 novembre 2011

Le dernier voeu

de Andrzej Sapkowski


Geralt de Riv est un personnage étrange, une bizarrerie de la nature, un mutant qui, grâce à la magie et à un long entraînement, mais aussi grâce à un mystérieux élixir, est devenu un meurtrier parfait. 
Ses cheveux blancs, ses yeux nyctalopes et son manteau noir effrayent et fascinent.
Il parcourt des contrées pittoresques en gagnant sa vie comme chasseur de monstres.
En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts.
Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur. 
Car Geralt est plus qu’un guerrier ou un mage. C’est un Sorceleur. Il est unique.
Au cours de ses aventures, il rencontrera une autoritaire mais généreuse prêtresse, un troubadour paillard au grand cœur, et une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux.
Amis d’un jour, amours dune nuit.
Mais au bout de sa quête, peut-être pourra-t-il prononcer son dernier vœu : retrouver son humanité perdue...


C'est un livre découvert par hasard (de même que cet auteur polonais, véritable Tolkien aux yeux de son compatriotes).

Bien que l'histoire suive le héros, elle est découpé en sous-histoires, très courtes et indépendantes, (de quoi ravir les lecteurs occasionnels) dont voici le découpage :
  • La voix de la raison : Cette histoire, découpée en plusieurs parties et intercalée entre les autres, est la suite directe de la première nouvelle, le Sorceleur. Écrite après les autres récits, elle sert de fil conducteur entre ces derniers et raconte la période de convalescence de Geralt faisant suite à son combat contre la princesse Adda transformée en strige. Durant son séjour au temple de Melitele, il se remémore ses précédentes missions. Les différentes parties de l'histoire introduisent certains personnages récurrents de la saga du sorceleur dont Nenneke, la prêtresse de Melitele qui s'occupera plus tard de l'éducation de la jeune Ciri, et Jaskier, le troubadour et meilleur ami de Geralt.
  • Le Sorceleur : Adda, la fille du roi Foltest, est déclarée morte à la naissance de sa mère. Mais sept ans plus tard, la princesse revint en tant que strige à cause d'une malédiction qui aurait été posé par la mère de Folstest qui ne supportait pas l'affection que le roi avait pour sa sœur. Chaque nuit de pleine lune elle s'éveille et sort de son cercueil pour aller se repaître de vivants. Geralt de Riv relève le défi de lui rendre son humanité en échange d'une rétribution conséquente. Cette première histoire introduit le personnage avec ses principales caractéristiques : mercenaire doué de capacités surhumaines ; individu vénal mais non dénué d'un certain sens de l'honneur. La princesse retrouva son apparence humaine. Cependant, elle a l'age mentale d'une enfant de 4 ans. Au cours du dés-envoutement, Geralt fut grièvement blessé au cou par un coup de griffe.
  • Un grain de vérité : Voyageant dans la campagne, le Sorceleur découvre le cadavre d'un marchand et celui de sa fille visiblement massacrés par une créature surnaturelle. Continuant son chemin, il arrive dans un château où il est accueilli par Nivellen, un affreux monstre. Contre toute attente, celui-ci se montre très affable et civilisé. Il lui raconte son histoire qui ressemble fort à celle de La Belle et la Bête, du moins en ce qui concerne son commencement. En espérant retrouver son apparence humaine, il invite de manière régulière de jeunes filles à passer un an en sa compagnie (il espère que les contes populaires aient un fond de vérité). La dernière jeune femme à être venue vivre avec lui est Vereena, une beauté au cheveux noir de jais. Cependant, la belle n'est pas ce qu'elle semble être : c'est une brouxe, une variété de vampire résistant à la lumière du soleil. Geralt ne s'en rendra compte qu'assez tard dans l'histoire. Tous les contes de fées et les magiciens s'accordent sur un point: il faut un amour sincère pour rompre les charmes. Aussi ténébreuse soit-elle, la brouxe était sincèrement amoureuse de Nivellen.
  • Le moindre mal : Après avoir tué une dangereuse créature, appelée Kikimoorrhe, le Sorceleur se rend dans le village voisin en espérant une récompense. Il s'adresse au magicien du village en qui il reconnaît une vieille connaissance, le magicien Stregobor qui lui causa autrefois quelques ennuis. Celui-ci le supplie de l'aider car il est poursuivi par une femme, la « Pie Grièche » (Son histoire ressemble à celle de Blanche neige et les sept nains) Geralt devra opter entre les deux antagonistes en faisant le choix du « moindre mal ».
  • Une question de prix : La reine Calanthe, dite la lionne de Cintra, a embauché le Sorceleur pour abattre un monstre. Celui-ci a autrefois sauvé la vie du roi. En récompense de son action, il invoque la destinée qui le lie à la fille du roi. Il doit venir, au cours d'une soirée, réclamer le prix de son service, c'est-à-dire la main de la princesse Pavetta. Cette histoire est en lien directe avec la saga du sorceleur car Geralt, invoquant aussi la destinée, réclame à Duny ce qu'il possède déjà sans le savoir : Ciri, l'enfant que porte Pavetta.
  • Le bout du monde : Dans une contrée éloignée, la vallée des fleurs, à la limite du monde où vivent encore les derniers Elfes, le Sorceleur est engagé par des paysans pour chasser un Sylvain, sorte de faune des bois. Ce dernier pille en fait les paysans pour aider les elfes réfugiés dans les bois. Les elfes menaceront la vie de Geralt et de son compagnon Jaskier, qui seront sauvés par l'intervention d'une créature très ancienne, la Vivette, qui n'est autre que l'esprit du renouveau et du printemps.
  • Le dernier vœu : Alors qu'ils pêchent au bord d'une rivière, Geralt et son ami le barde Jaskier découvrent une étrange urne. Ils laissent échapper le Djinn qui se trouve à l'intérieur et qui a le pouvoir d'exaucer trois vœux. Cette histoire donne des informations sur la magicienne Yennefer et l'origine de l'amour que Geralt éprouve pour elle.

Sources : Wikipédia


Le second point notable est le caractère franchement atypiques des personnages détaillés dans ce livre, qu'ils soient héros, monstres ou simple paysans, et même si certains sont absurdes, tous sont fignolés.

J'aime assez le personnage du héros : solitaire, à mi-chemin entre le monde des monstres et des humains et rejetés par les deux et qui pourtant ne tue (humains ou monstres) sans nécessité. 
C'est un héros taciturne, un tueur à gage mais beaucoup plus humain que la plupart de ses employeurs. Il reste fidèle à ses convictions et à son propre code de l'honneur.
 
L'auteur multiplie les clins d’œils à des grands contes comme Blanche Neige (le chasseur, les 7 gnomes, la pomme empoisonnée…) ou à la belle et la bête (on frôle presque le remake dans certaines histoires), ce qui fait un peu sourciller mais qui n'apporte rien à l'histoire.

La lecture est très fluide et rapide en raison d'un grand nombre de dialogues. Dialogues que je trouve un peu trop nombreux à mon gout et surtout peu travaillés dans la forme.
En effet, je n'ai pas noté de réelle différence entre une conversation dans une taverne qu'à la cour royale.

Parallèlement à cela, je trouve que le bestiaires n'est pas assez détaillé. L'auteur se contente de nous lancer en pagaille le nom des monstres sans surplus d'explications. Toutefois, je pense que c'est peut être du au fait que ce livre soit en fait une suite dans laquelle ces explications ont déjà été fournis.

Au final, je pense que c'est un livre intéressant mais sans plus.
Lirais-je d'autres livres du même auteur ? Peut être.
Relirais-je une nouvelle fois ce livre ? Peu de chance.

dimanche 20 novembre 2011

Handicap et dépendance, Drame humains, Enjeux politiques

De Florence Weber


Drame privé ou question publique ?
De quoi et de qui parle-t-on quand on parle de dépendance ?
Le terme, d'origine médicale, désigne l'état des personnes qui ne peuvent pas accomplir sans aide les actes essentiels de la vie quotidienne : handicapés, malades chroniques, vieillards infirmes ou déments.
L'histoire des politiques sociales françaises a conduit à restreindre le terme aux personnes de plus de 60 ans, destinataires d'une prestation spécifique depuis 1997.
Pourtant, en France comme dans le reste de l'Europe, la dépendance touche principalement celles de plus de 80 ans.


Ce livre s'éloigne bien loin des sentiers battus par mes lectures habituelles et c'est une bonne chose.
Dans ce livre, l'auteur, Florence Weber, sociologue et anthropologue, tente d'expliquer les enjeux des débats français concernant les compensations et aides fournies aux personnes handicapées.
Elle remet en question la frontière séparant les aides reçues par les personnes dépendantes selon qu'elles aient ou non dépassées la soixantaine.
Elle propose aussi un système qui, selon son expérience, pourrait mieux organiser les aides à ces personnes.

Ce livre peut être vu comme un véritable « coup de gueule » qui dénonce des problèmes réels et qui ne semblent pas près de s'arranger tout seuls.

Cet aspect, jumelé à une bonne maitrise du sujet, aurait pu donner excellent ouvrage s'il avait été mieux ciblé.
En effet, son principal défaut est que, s'il se veut lisible par la masse, il serait certainement mieux perçu par des professionnels de la santé ou des services sociaux.
Les premières parties du roman, riches et denses, tiennent davantage du rapport que de la vulgarisation et comportent à foison statistiques, relevés, bilans, références à d'autres ouvrages clés ne donnant aucune accroche à mon œil de non-initié.

Au final, le début du livre m'aura seulement laissé des impressions du genre « Ah quand même ! » , « Je ne pensais pas que c'était à ce point la ! », mais sans que je ne comprenne autre chose que les grandes lignes.

La dernière partie est, elle, plus lisible, sans doute grâce à la présence d'explications bien construites basées sur des exemples concrets (dommage qu'elle ne représente qu'un quart du livre !).

Par exemple, elle cite, entre autres, des cas précis d'aides inadaptées, comme celle d'une femme de ménage rangeant l'habitation d'un aveugle à sa manière et obligeant l'aidé à retrouver ses marques en permanence.
Personnellement, j'aurai cru que la femme de ménage aurait été briffé sur la manière de ranger

Ceci dit, le livre est très bien construit et les passages que j'ai compris m'ont beaucoup intéressé.
J'avais choisi ce livre en le pensant vulgarisé afin de pouvoir toucher un plus large public et j'ai été un peu déçu en ce sens.

Au final, je pense que c'est un bon livre engagé, dont l'auteur maitrise le sujet, pourtant fort délicat et complexe, mais qui ne peut pas être lu de tous.

Si je devais mettre une note, ce serait un 2,5/5 car, malgré une dernière partie fort instructive, je n'avais pas les bagages nécessaires à une parfaite appréciation de ce livre.

Je remercie pour cet envoi :

dimanche 13 novembre 2011

Le concile de pierre

de

Diane Thiberge est une ethnologue, spécialisé dans le comportement des prédateurs, et pratiquant les arts martiaux.
Après de longues démarches, et l'appui de son beau-père haut placé, elle parvient à adopter un petit enfant thaïlandais de six ans.
En effet, ayant été agressé à la puberté, elle a gardé des séquelles et refuse depuis tout contact avec la gente masculine.
Elle francise le nom du petit garçon, surnommé Lu-Sian par l'orphelinat, en Lucien.
Tout pourrait aller pour le mieux mais un accident de voiture plonge l'enfant dans un coma rendant les meilleurs spécialistes pessimistes sur sa survie.
C'est alors qu'un mystérieux acupuncteur allemand sauve l'enfant, qui selon lui doit vivre à tout prix, avant de disparaître et de se faire assassiner dans de mystérieuses conditions.
Diane se lance alors dans l'enquête sur les circonstances mystérieuses liées à l'accident, orchestré par une main de maitre.
Sa piste, jonchés de cadavres et de mystères de plus en plus étranges et de moins en moins rationnels, la mènera en 'Allemagne et finira au fin fond de la Russie, dans la taïga mongole.

Contrairement aux autres romans que j'ai lu de cet auteur depuis les Rivières Pourpres, une petite touche de fantastique est présente dans ce livre.
Cette particularité, étant donné mon style de prédilection en matière de lecture, aurait plutôt tendance à me plaire si la fin ne gâchait pas tout.

Désolé si je spoile un peu, mais le final, ou les « vilains » se transforment en animaux pour s'affronter entre une fois qu'ils en auront fini avec l'héroïne, est tout simplement risible.
En effet, on nous explique à la fin du roman que les circonstances étranges présentes dans le livre sont du à la transmutation de chaque personne en son totem.
L'auteur conclut en effet par une victoire de Diane sur ces animaux, qui pour la petite précision sont démesurés, qui réussi à tuer, en pleine taïga, armée d'un glock (avec un seul chargeur, ce qui donne pour le calibre 45, entre 10 et 15 balles) un aigle (de trois mètres d'envergure), un loup (seulement un peu plus gros que la normale) et un ours (de plus de 3 mètres de haut).

Ceci mis à part, le livre tient en haleine et je l'ai d'ailleurs dévoré par curiosité, un peu déçu par les conclusions finales alambiquées.

Il est évident que ce n'est pas le meilleur roman que j'ai lu de cet auteur, mais cela reste une lecture convenable.


Par curiosité, et aussi pour faire la comparaison comme je l'avais fait avec Les Rivières Pourpres, j'ai regardé l'adaptation cinématographique et les incohérences avec le livre m'ont consternés:
  • âge, prénom et lieu d'adoption du garçon modifié
  • famille, profession, passé et relations avec la gente masculine de l'héroïne modifiés
  • circonstances de l'accident déclencheur de l'histoire également modifiés (un aigle percute sa voiture dans le film; ...)
  • symbolique et intervention des animaux plus poussés dans le film (Certainement afin d'être certain que le spectateur comprenne la fin je suppose.)

Bref, je me suis arrêté au bout d'une demie heure et les seuls points communs que j'ai noté avec le livre sont que l'héroïne adopte bien un petit garçon à l'étranger et, qu'après un accident de voiture, il se retrouve dans le coma.

dimanche 6 novembre 2011

Les épées de la nuit et du jour

De David Gemmell


Mille ans après leur mort, Druss et Skilgannon sont vénérés comme des héros par le peuple Drenaï, encore frappé par la guerre et les maléfices de l'Éternelle.
Or une prophétie annonçait le retour de Skilgannon le Damné vers son peuple en son heure la plus sombre, et Landis Kan l’a réalisée.
Il a trouvé sa tombe et l’a ressuscité. 
Mais cet homme est perdu dans ce monde étrange, séparé de tout ce qu’il connaissait.
Enfin, de presque tout. 
Car Kan avait tenté un premier rituel et ramené un géant taciturne.
Pour Kan, il était un échec dangereux.
Pour Skilgannon, il est leur dernier espoir …



Ce dernier opus de la saga Drenaï ne se démarque pas beaucoup de ses prédécesseurs, et en particulier de Loup Blanc
En effet, seule l'époque diffère: ni l'univers moyenâgeux (après pourtant 1000 années d'écoulés depuis le reste de la saga), ni les thèmes si cher à Gemmell, ni les protagonistes principaux ne changent.
L'auteur puise de puissants héros comme Skilgannon, Décado, Jiana et surtout Druss, directement dans leurs tombes.

Certains clameront un manque d'imagination ou tout du moins une certaine flemme de l'auteur, qui ressort de vieux héros du placard pour assurer un succès au livre.
Personnellement, je retrouve la patte de Gemmell, ainsi que des personnages que j'ai adoré dans les précédents opus (particulièrement Druss) et cela me convient fortement.
Certes, Druss n'est pas vraiment présent dans le livre (Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler), mais cela ne rend ses apparitions que plus magistrales.

Toutefois, Gemmell ne se contente pas de nous ressortir les héros du passé.
D'autres personnages font également leur apparitions : Stavus, le simple marchand amoureux de la belle Askari, chasseresse et clone de Jiana, Shakul, le jiamad (ou Uni) et j'en passe.

Au programme, de l'action pure et dure, des tragédies (A-t-on jamais vu un héros gemmellien être véritablement heureux ?), des amitiés se forgeant et d'autres mises à rude épreuve, de l'amour (tragique évidement), du courage germant là où l'on ne l'attend pas, des grandes scènes de bataille et évidement, un siège final.

Pas une seconde de répit pour les yeux du lecteur. Le style de Gemmell est toujours aussi efficace et puissant et, par rapport à ses premiers livres, on peut voir la nette progression de Gemmell dans la construction du récit et dans les personnalités de ses héros. 
Ici, l'histoire est plus dense et moins linéaire, les personnages plus approfondis, ce qui ne les rend que plus attachant (quel que soit leurs camps d’ailleurs !).

Je sais très bien que, en ce qui concerne Gemmell, j'ai perdu toute objectivité depuis longtemps mais j'ai adoré la lecture de ce roman que j'ai presque lu d'une traite. 
 
Il me reste encore (et fort heureusement) à lire :
  • La trilogie Waylander
  • La légende de Marche-Mort
  • La Quête des héros perdus
  • Les Guerriers de l’hiver
  • Le cycle Les Pierres de sang 
  • Le cycle Hawk Queen Series
  • Le cycle Rigante
  • Le cycle Troie
  • La Couronne perdue
  • L'étoile du matin
  • Chevalier blanc, cygne noir
  • L'Écho du grand chant   

dimanche 30 octobre 2011

Don Quichotte de la Manche

De Miguel de Cervantes


Le roman narre les aventures (ou plutôt les mésaventures) de Alonso Quichano, auto-nommé Don Quichotte de la Manche.
Don Quichotte est un noble espagnol aimant plus que de raison les romans de chevalerie et qui, du jour au lendemain, se prend pour un chevalier errant et sitôt son armure, aussi factice que sa nouvelle identité, assemblée, part sur les routes pour éradiquer le mal en ce monde.
Il rencontrera Sancho Panza, paysan de son état, qui bien que sachant son nouveau maitre fou à lier, le suivra dans sa quête et son délire dans le seul but de manger à sa faim.
Peu importe la réalité à Don Quichotte. Un homme le rosse et le lendemain, il narre son prodigieux combat face à la multitude. 
De plus, son œil interprétant le monde autour de lui, les auberges deviennent des châteaux, les paysannes deviennent des princesses, les moulins deviennent des géants aux nombreux bras.
Il se croit aussi persécuté par de puissants magiciens et amoureux d'une dulcinée irréelle.


Que dire de ce grand classique ?

Moderne, en tout cas pour son époque, tant dans le genre que dans la forme (Cela m'a d'ailleurs grandement facilité la lecture).

Drôle, de par les actions du héros et ses réflexions entrainés par sa vision empreinte de folie sur le monde extérieur.

Magnifique, car même si le fond est soigné, la forme n'est pas laissée pour compte, et ce malgré le passage de la traduction :
"Belle et noble dame, j'aimerais pouvoir payer de retour l'insigne faveur que vous me faites en dévoilant à mes yeux votre beauté sans égale. Mais la Fortune, qui jamais ne se lasse de persécuter les gens de bien, m'a jeté dans ce lit, moulu et brisé, de sorte qu'il me sera impossible, malgré tout le désir que j'en ai, de satisfaire le vôtre. A cette impossibilité s'en ajoute une autre plus grande encore: c'est la fidélité que j'ai promise et jurée à l'incomparable Dulcinée du Toboso, unique dame de mes plus secrètes pensées. Sans cet obstacle majeur, je ne serais pas assez sot pour laisser passer cette heureuse occasion, que dans votre immense bonté vous avez daigné m'offrir".
J'imagine qu'il doit être certainement plus plaisant de le lire en VO mais ma maitrise de la langue de Cervantes ne me permet pas d'en profiter.

Profond, car au travers du regard du héros, l'auteur se livre à un véritable étude sociologique.
En effet, la position décalé du personnage lui offre certainement une place privilégié pour analyser ses contemporains.

Il est curieux aussi de voir que si le personnage de Sancho évolue, du paysan assez basique au gentilhomme cultivé, Don Quichotte, lui, ne dévie pas d'un iota de sa trajectoire, restant fidèle à lui même jusqu'à son brutal retour à la réalité.

Au final, ce fut pour moi une excellente découverte et un tout aussi excellent moment de lecture.

J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.

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Petit rappel des règles et de ma sélection d'œuvres

Merci à Plume qui m'a conseillé ce livre (je séchais un peu sur le choix du livre du mois d'octobre :p ).

dimanche 9 octobre 2011

Hunter brown et le Secret de l'Ombre

 De Allan et Christopher Miller



D'étranges visions, des monstres, des révélations saisissantes, Hunter Brown n'aurait jamais imaginé un tel été ! Après de nombreuses péripéties, Hunter se retrouve en possession d'un vieux grimoire et d'une clé mystérieuse.
Ces visions deviennent réalité, ce livre mystérieux est un passage vers Solandria, un pays fantastique hanté par l'Ombre, un personnage menaçant.
A Solandria, Hunter pourra-t-il rejoindre les gardiens du Code, une troupe de guerriers hautement entraînés qui forment la résistance ?
Échappera-t-il à ses poursuivants ?
Que signifient ces anciennes prophéties qui le désignent comme un personnage essentiel dans la lutte contre l'oppresseur ?
Dans la lutte qui l'oppose à l'Ombre sauvera-t-il son âme ?
Percera-t-il le secret de l'Ombre, ou la vérité sera-t-elle si forte qu'il ne pourrait la supporter ?
Le compte à rebours est lancé, pour s'en sortir, il lui faudra compter sur le livre mystérieux en sa possession.



Le premier point positif qui saute au yeux dès l'ouverture du livre est le soin apporté à l'illustration.
En effet, en plus des nombreuses illustrations couleur sépias parcourant le livre et qui sont assez réussies (bien que je trouve que certaines fasse un peu trop "image de synthèse"), les bordures et tranches du livre sont décorées pour lui donner un petit coté ancien et malmené comme pourrait l'être le livre du héros.

Le héros est un lycéen sans particularité ni dons spéciaux mais qui, en passant dans un autre monde, se retrouve bombardé Élu, être possédant d'énormes pouvoirs latents et devant sauver le monde.
Bien que ce héros soit un classique du genre dans la fantasy et les mangas, il n'en reste pas moins efficace.
En effet, étant le lycéen type, nombre de lecteurs s'identifieront facilement au héros. Qui n'a jamais rêvé de recevoir du jour au lendemain un pouvoir ou un don qui ferait de lui un héros ?

A la base, les co-auteurs Allan et Christopher Miller sont créateurs de jeux vidéos, mais pour un premier essai, je trouve qu'ils ne s'en sont pas trop mal sortis.

Certes, l'histoire est simple, les deux camps bien définis avec dans un coin Vénator et l'Ombre et dans l'autre l'Ordre et l'Auteur, mais une lecture reposante est parfois agréable.
De plus, on ressent l'influence de différents livres, mangas, films (comme StarWars pour les épées), le seigneur des Anneaux (pour l'Ombre rappelant Sauron).

Le seul petit point négatif à cette lecture est le matraquage religieux à propos de l'Auteur, présenté comme une sorte de Dieu, maitre de leurs destinés et seul être à devoir être craint et vénéré.

Finalement, c'est un livre qui se lit très facilement et bien que le fond soit assez simple, il est fort bien construit et possède suffisamment de rebondissements pour ne pas laisser le lecteur s'ennuyer.

Bien que ce livre soit destiné principalement à un public adolescent, un public adulte, pour peu qu'il soit indulgent avec la minceur de la trame, profiterait tout autant de la lecture.
En effet, bien qu'ayant passé l'âge ciblé, je pense que je me laisserai tenté par le tome 2.

Ce livre m'a été envoyé par les Editions Salavator à l'occasion du programme Masse Critique de Babelio.





Je les remercie encore pour cet envoi.
Je suis tombé par hasard sur ce trailer qui, bien que de qualité assez faible, à l'avantage de coller assez bien au au livre.

jeudi 6 octobre 2011

Druss la légende

De David Gemmell


Bien avant d'être connu dans le monde entier sous le nom de Marche-Mort ou du Capitaine à la hache, Druss vivait paisiblement de son métier de bucheron.
Toutefois, son caractère bourru et colérique et sa force brute ne le rendait pas populaire et seule Rowena était capable, par sa seule présence, de tempérer son caractère brusque.
Alors, quand une bande de brigands pille son village emmenant les femmes vendables et massacrant tous les autres membres, Druss n'aura pour alors seule raison de vivre que de la retrouver.
S'armant de Snaga, la hache ensorcelée, aussi surnommée "les lames sans retour", ayant appartenu à son grand-père, grand guerrier devenu à un meurtrier psychotique à cause du pouvoir de celle-ci, il s'élancera seul à recherche de sa bien-aimée.
Suivi par le fidèle poète Sieben, il poursuivra inlassablement sa femme à travers le monde et jusqu'aux portes des Enfers, enchainant les métiers de lutteur, mercenaire et même de soldat de la célèbre armée des Immortels pour arriver à ses fins.
Il ne laissera dans son sillage qu'une longue trainée de morts et une légende.


Auteur dont la réputation n'est plus à faire, Gemmell nous narre ici la naissance de la légende de Druss.
Ici, point de preux chevalier au sourire étincelant partant secourir une belle princesse écervelée prisonnière d'une haute tour gardée par un dragon, Druss est un homme simple, peu soucieux de la renommée, de la fortune, du pouvoir ou des femmes.
A ses yeux, seul compte sa femme et le code d'honneur qui différencie les héros des meurtriers:
Ne viole jamais une femme, ne fais pas de mal aux enfants.
Ne mens pas, ne triche pas, ne vole pas. Laisse cela aux gens médiocres.
Protège les faibles contre les force du mal.
Et ne laisse jamais l'idée de profit te guider sur la voie du mal.
On découvre avec avidité les épreuves qui ont forgés le tempérament du héros défendant les murailles de Dros Delnoch.
Le personnage de Druss est finement détaillé. Loin de nous dépeindre un héros tout puissant, Gemmell s'attarde également sur les faiblesses de celui que la mort elle même n'ose approcher.
En effet, cela confirme les dires de Druss dans Loup Blanc, qui expliquant la raison de son choix de vie de guerrier, rétorque qu'il était trop faible pour devenir fermier. On devine qu'il était juste trop faible pour résister à l'appel du combat.

Plus que le héros (et pourtant j'adore le personnage de Druss), j'apprécie le style « Gemmell », puissant et épique, faisant vibrer le lecteur devant les péripéties et déboires de ses héros.

Les pages s'enchainent dans une déferlante d'action, de décors familiers aux lecteurs de la série des Drénai, d'humour burlesque et de tragédies propres aux héros gemmeliens.
Comme toujours chez cet auteur, l'histoire est simple et pourtant je ne me suis pas ennuyé une seconde, avalant les pages dès que j'avais un instant de libre.

Ce livre peut se lire avant ou après Légende (voir les deux), les révélations faites dans Légende, chronologiquement après ce livre, ne gâchant en rien l'intrigue.
Seul point négatif à cette lecture, l'amenuisement du nombre de livres de ce grand conteur me restant à lire.

Au final, du Gemmell comme on les aime, mais celui-ci est sans doute mon favori parmi ceux que j'ai lu.

mercredi 28 septembre 2011

3 secondes

De Marc-Antoine Mathieu


3 secondes, le temps pour la lumière de parcourir 900 000 kilomètres, le temps d'un coup de feu, d'une larme, d'un SMS, d'une explosion...
Observer les détails, enquêter d'une scène à l'autre permet de reconstituer les angles morts et de récolter les indices sur ce qui relie les personnages et les motive.
Affaires, crimes, complot...
À chacun de se faire sa propre idée.
Bonne investigation.


Le principe est original : suivre la lumière en rebondissant sur les surfaces réfléchissantes dans une scène au ralenti, presque figée, qui ne dure que trois secondes, et ainsi pouvoir la détailler sous tout les angles.
Le lecteur doit résoudre un mystère en récoltant les indices dissimulés dans les cases.
Le lecteur, suivant la lumière, avance de case en case, chaque case n'étant qu'un zoom de la précédente

Cependant, il ne faut rien chercher de compliqué dans la recherche d'indices, la plupart étant simplement dans des journaux (à l'envers, histoire d'incorporer une pseudo difficulté) ou dans des écrans divers.

De plus, il y a 10 pages (soit 90 cases excusez-moi du peu) qui ne servent, à mon avis, strictement à rien car la lumière nous emmène dans l'espace avec 38 cases montrant la lune sous différents zooms, suivi de 16 cases absolument noires (Normal, on est dans l'espace. Certes. Mais la recherche d'indices y est assez limité).

Bref, on passe des pages entières sans que l'œil ne s'y attache.

Techniquement parlant, les graphismes sont très soignées. 
Le soucis du détail est digne d'éloge et le rendu visuel est tout simplement bluffant.
Les jeu d'ombres et les reflets (extrêmement nombreux) sont d'une beauté et d'une minutie rarement vue dans une bande-dessinée.
De plus, en regardant la version numérique, accessible grâce à un code fournis dans le livre, on peut admirer les images s'enchainer avec des effets de profondeur vertigineux.
Il est d'ailleurs possible d'accélérer la lecture, de revenir en arrière de faire pause pour observer un détail.
Cette version numérique peut aider à trouver des indices coincés entre deux cases.

Ceci dit, si la forme est remarquable, le fond l'est beaucoup moins.
L'intrigue est très très mince. Je ne la dévoilerai pas afin de ne pas spoiler.
J'avoue que n'ayant pas relu ce livre plusieurs fois, il y a certainement de nombreux détails (peut être même intéressants, voire cruciaux) qui m'ont échappés mais absolument rien ne m'a donné envie de les chercher.

3 secondes, c'est probablement, le temps que j'aurai gardé cette bande-dessinée en main avant de la reposer si je l'avais trouvée en furetant dans un magasin.

Toutefois, je remercie Babelio et les Éditions Delcourt pour cet envoi.

Pour plus d'information, je recommande la visite du mini-site ou la page Facebook du livre.