mercredi 28 septembre 2011

3 secondes

De Marc-Antoine Mathieu


3 secondes, le temps pour la lumière de parcourir 900 000 kilomètres, le temps d'un coup de feu, d'une larme, d'un SMS, d'une explosion...
Observer les détails, enquêter d'une scène à l'autre permet de reconstituer les angles morts et de récolter les indices sur ce qui relie les personnages et les motive.
Affaires, crimes, complot...
À chacun de se faire sa propre idée.
Bonne investigation.


Le principe est original : suivre la lumière en rebondissant sur les surfaces réfléchissantes dans une scène au ralenti, presque figée, qui ne dure que trois secondes, et ainsi pouvoir la détailler sous tout les angles.
Le lecteur doit résoudre un mystère en récoltant les indices dissimulés dans les cases.
Le lecteur, suivant la lumière, avance de case en case, chaque case n'étant qu'un zoom de la précédente

Cependant, il ne faut rien chercher de compliqué dans la recherche d'indices, la plupart étant simplement dans des journaux (à l'envers, histoire d'incorporer une pseudo difficulté) ou dans des écrans divers.

De plus, il y a 10 pages (soit 90 cases excusez-moi du peu) qui ne servent, à mon avis, strictement à rien car la lumière nous emmène dans l'espace avec 38 cases montrant la lune sous différents zooms, suivi de 16 cases absolument noires (Normal, on est dans l'espace. Certes. Mais la recherche d'indices y est assez limité).

Bref, on passe des pages entières sans que l'œil ne s'y attache.

Techniquement parlant, les graphismes sont très soignées. 
Le soucis du détail est digne d'éloge et le rendu visuel est tout simplement bluffant.
Les jeu d'ombres et les reflets (extrêmement nombreux) sont d'une beauté et d'une minutie rarement vue dans une bande-dessinée.
De plus, en regardant la version numérique, accessible grâce à un code fournis dans le livre, on peut admirer les images s'enchainer avec des effets de profondeur vertigineux.
Il est d'ailleurs possible d'accélérer la lecture, de revenir en arrière de faire pause pour observer un détail.
Cette version numérique peut aider à trouver des indices coincés entre deux cases.

Ceci dit, si la forme est remarquable, le fond l'est beaucoup moins.
L'intrigue est très très mince. Je ne la dévoilerai pas afin de ne pas spoiler.
J'avoue que n'ayant pas relu ce livre plusieurs fois, il y a certainement de nombreux détails (peut être même intéressants, voire cruciaux) qui m'ont échappés mais absolument rien ne m'a donné envie de les chercher.

3 secondes, c'est probablement, le temps que j'aurai gardé cette bande-dessinée en main avant de la reposer si je l'avais trouvée en furetant dans un magasin.

Toutefois, je remercie Babelio et les Éditions Delcourt pour cet envoi.

Pour plus d'information, je recommande la visite du mini-site ou la page Facebook du livre.

dimanche 25 septembre 2011

Le chien de Baskerville

De Sir Arthur Conan Doyle



Une malédiction pèse sur les Baskerville, qui habitent le vieux manoir de leurs ancêtres, perdu au milieu d'une lande sauvage : quand un chien-démon, une bête immonde, gigantesque, surgit, c'est la mort.

Le décès subit et tragique de Sir Charles Baskerville et les hurlements lugubres que l'on entend parfois venant du marais, le grand bourbier de Grimpen, accréditent d'une façon saisissante la sinistre légende.
Dès son arrivée à Londres, venant du Canada, Sir Henry Baskerville, seul héritier de Sir Charles, reçoit une lettre anonyme : " Si vous tenez à votre vie et à votre raison, éloignez-vous de la lande. "

Malgré ces menaces, Sir Henry décide de se rendre à Baskerville Hall.
Consulté, Sherlock Holmes charge son fidèle Watson de l'accompagner.
Roman captivant, angoissant, Le Chien des Baskerville est l'une des plus célèbres aventures de Sherlock Holmes du grand Conan Doyle.


Le chien de Baskerville est un grand classique (Je regrette d'ailleurs qu'il ne fut pas partie de mes livres à étudier au collège).

C'est un roman presque épistolaire, le début de l'enquête étant narré au travers des lettres envoyées par Watson à Holmes ou d'extraits de son journal. Dans ses écrits, le docteur détaille ses pistes, les suspects potentiels , ses découvertes et conclusions.

Hélas pour lui, il y a fort peu de suspects, les révélations apparaissent à dose homéopathique et le mobile du crime reste impénétrable.

Le docteur est donc entrainé dans un jeu de piste, de faux indices menant à de faux coupables (dont Holmes faisait involontairement partit), où vielles légendes et lourds secrets s'entremêlent.

Bien qu'ayant assez vieillit, la plume du chevalier est très fluide tout en restant élégante. Le rythme, malgré quelques petites longueurs, est entrainant et on se prend facilement au jeu de l'enquête en entrant dans la peau de Watson.

Les personnages sont tous magnifiquement rendus mais je préfère nettement Watson à Holmes qui est "trop parfait"

L'ambiance est à la limite de celles des anciens films d'horreur (ceux qui effrayait en créant une tension palpable et non à coup d’hectolitres d'hémoglobine).

Seul point négatif que je trouverai à relever : l'absence d'Holmes sur une grande partie du livre. En effet, dès le début du livre, Holmes se livre à une analyse d'une canne oubliée par un visiteur afin d'en découvrir son identité.
Je m'attendais à ce que tout le livre soit de cet acabit. Seulement, le héros, retenu à Londres pour une autre affaire, délègue ses pouvoirs à son acolyte.
Certes, il le rejoindra plus tard, mais ce sera juste pour dénouer presque tout les mystères en bloc, sans laisser le temps au lecteur d'échafauder ses propres hypothèses.

­Malgré ce petit détail, cette lecture m'a beaucoup plu et elle m'a donné envie de lire d'autres livres de cet auteur.

J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.

challe11.jpg


dimanche 18 septembre 2011

Merlin le prophète ou le livre du graal

Quatrième de couverture :
Chaque âge a ses fondateurs mythiques. 
Les dieux les aiment puis les tuent. 
Ainsi de la destinée exemplaire de Merlin, co-auteur avec Dieu de l'univers arthurien et de sa gloire, prophète du Graal et de la venue messianique de Galaad, victime dérisoire de l'amour humain et de ses enchantements.
Le texte que nous présentons ici est la traduction d'un large choix d'épisodes du Merlin, roman en prose du XIlle siècle, publié par Gaston Paris et Jacob Ulrich.





Achat impulsif dans une librairie d'occasion, uniquement basé sur le titre du roman, je n'avais pas prêté attention au fait que les textes qui le composent dataient du XIIIième siècle.
Fort heureusement, ce recueil à été traduit en français moderne, ou du du moins en majeure partie.

En effet, de nombreux passages n'ont pas été traduits. Il s'agit parfois de paragraphes complets, dont la traduction se trouve généralement à la suite, et parfois de simples mots, peut être oubliés, au milieu d'un phrase.
En effet, si la signification de la plupart des mots (comme 'dist' ou 'fist' ) sont triviaux, certains autres obligent à déduire le sens d'après le reste de la phrase, ce qui casse sensiblement le rythme de lecture.

Toutefois, cela ne retire en rien l'intérêt que je porte à ce livre. Cela lui rajoute même un petit coté « déchiffrage de parchemins anciens ».

De plus, les textes sont très intéressants et on y retrouve entre autre l'histoire de Vertigier, le couronnement d'Arthur et surtout la naissance de Merlin (même si à cause des origines du héros, la réplique suivante de Kaamelott me trottait sans cesse dans la tête, ce qui avait tendance à démystifier la lecture:

Arthur : C’est vrai c’qu’on dit que vous êtes le fils d’un démon et d’une pucelle ?
Merlin : Oui pourquoi ?
Arthur (évaluant dans sa tête) : Vous avez plus pris d’la pucelle.

Au final, bien que m'ayant donné parfois un peu de fil à retordre, ce livre m'a beaucoup plu et il dévoile quelques mystères d'un de mes personnages favori : Merlin.

vendredi 16 septembre 2011

Gallica

de Henri Lœvenbruck


Dans le royaume de Gallica, il est de coutume qu'à la Saint-Jean une brume (créature magique et rares telles que les loups, vouivre et licornes) soit mise au bucher.
Cependant, alors que le feu commençait à lécher le sac dans lequel le loup était prisonnier, Bohem, le fils du louvetier (ceux qui chasse les brumes), traversa les flammes pour sauver l'animal.
Manquant d'être excommunié, il fut rejeté par le reste du village et chassé de la maison familiale quatre ans plus tard.
Le jour même de son exil, son village fut attaqué et massacré par des guerriers vêtues de peaux de bêtes, envoyé pour le capturer.
Bientôt, ces guerriers ne seront plus les seuls à s’intéresser à ce mystérieux garçon, les soldats du roi, la Milice du Christ ainsi qu'un puissant ennemi tapis dans l'ombre, le Sauvage tenteront d'être les premiers à mettre la main sur lui.
Ignorant les raisons de cette chasse à l'homme, il devra découvrir les mystères liés à sa naissance et de son lien avec les brumes.



C'est avec plaisir que je replonge dans une nouvelle trilogie d'Henri Loevenbruck qui, bien que l'histoire diffère beaucoup (heureusement d'ailleurs), possède certaines similarités avec la Moïra.
Le héros possède un passé embrumé de mystère, des ennemis en pagaille, des pouvoirs mystérieux (moins puissant que ceux d'Aléa certes), mais surtout une faculté à se faire des alliés inattendus.

L'histoire se déroule dans une France moyenâgeuse et bien que les noms de roi et autres personnages historiques ai été grimés, il est assez simple de les reconnaître (Perso, je trouve pas que cela apporte grand chose à l'histoire).

Sinon, la plume de l'auteur est  restée fluide et agréable.
Je regrette un peu par contre que l'auteur ai tendance à anticiper la résolution des mystères. Par exemple, le lien entre les Compagnons et Bohem mis en évidence par la réflexion de celui-ci :
Partant du fait que les Compagnons se nomment les « Enfants de la Veuve » et que, du fait que son père soit mort avant sa mère, il était aussi l'enfant d'une veuve, il en déduit qu'il y a un lien entre eux.
Mais c'est le seul point noir à mon avis.
De plus, s'il est vrai que j'aime particulièrement les romans de fantasy où les loup ont une place importante (La Moira, Le chant de la Belgariade et Le chant de la Mallorée de David Eddings, L'assassin royal de Robin Hobb, etc ...), j'ai beaucoup aimé le parti pris de l'auteur pour ce noble animal.


Au final, je trouve que c'est une bonne série qui mérite d'être lu.

dimanche 11 septembre 2011

Le dernier magicien

de Megan Lindholm

À Seattle, les autres vagabonds l'appellent le Magicien. 
Lui, il voudrait juste qu'on le laisse tranquille. 
Quand il est revenu du Vietnam, il a cru qu'il avait laissé derrière lui ses vieux démons. Il ne voulait plus jamais sentir le souffle empoisonné de la guerre. Mais quelque chose de maléfique s'insinue dans les rues de la cité, une magie noire qui menace la ville tout entière. 
Seul le Magicien possède un pouvoir suffisant pour l'arrêter.
Alors bientôt, il devra choisir : rester et se battre, au risque de tout perdre, ou s'enfuir.
Être un Magicien, le dernier, ou simplement un homme. 
Un roman intimiste, à lire pour découvrir une autre facette de cet auteur.




De même que Le dieu dans l'ombre, ce roman de l'alter-égo de Robin Hobb ne fait pas partit d'une série (à l'instar de l'Assassin Royal et des Aventuriers de la mer).
Le "héros" est un SDF qui se contente de survivre en glanant dans les poubelles ou grâce à de petites combines, tout en nourrissant les pigeons de pop-corn qu'il tire en abondance de son sachet en plastique.
Sa "magie" comporte certaines règles : ne jamais faire de mal aux pigeons (d'où le titre original Wizard of the pigeons, qui d'ailleurs colle plus à l'histoire que le titre français), si quelqu'un se confie à lui, il doit lui l'écouter et dire la Vérité.
La magie, pour peu qu'elle soit réelle dans ce roman, est codifiée pour atteindre un équilibre qui ne doit pas être rompu.

Alors, lorsque Cassie, une confrère magicienne lui apprend qu'un puissant et maléfique ennemi est a ses trousses, il panique, hésitant entre affronter cet ennemi ou fuir dans le monde réel en abandonnant ses pouvoirs.

Le roman est assez sombre et le style est assez perturbant, sans fioriture tout en "oubliant" juste assez d’élément pour entretenir la curiosité. 
Rien n'est vraiment tranché, le lecteur est laissé en permanence dans le doute.
Malgré le fait qu'il n'y a presque pas d'action, le rythme lancinant, presque hypnotique, m'a obligé à poursuivre la lecture juste pour savoir, non si le Magicien vaincra ou non sa Némésis, mais savoir si le héros est réellement un magicien ou juste mentalement instable, se créant un univers fantaisiste pour oublier sa condition présente, son passé d'ancien combattant du Vietnam et son futur incertain.

Au final, bien que pour le moment, je lui préfère tout de même la série de L'assassin royal, j'ai aimé cette lecture qui, sans être un must, a le mérite de l'originalité.

lundi 5 septembre 2011

Loup Blanc

De David Gemmell


Skilgannon le Damné a disparu des pages de l'Histoire.
À la suite de son dernier triomphe, le Général a emporté les légendaires Épées de la Nuit et du Jour et a quitté les terres de Naashan. Les assassins envoyés à ses trousses par la Reine Sorcière furent incapables de le retrouver.
Trois ans plus tard, loin de là, une foule décidée à tuer se rassemble autour d'un monastère. Elle est accueillie par un unique prêtre désarmé.
En quelques terrifiantes secondes, le monde des villageois est changé à jamais, et la rumeur se répand à travers les terres de l'Est.
Skilgannon est de retour !
Il doit maintenant voyager à travers un royaume hanté par les démons en direction d'un temple mystérieux et de la déesse sans âge qui y règne.
Avec des assassins à ses trousses et une armée d'ennemis face à lui, le Damné se lance dans une quête pour ramener les morts à la vie.
Mais il ne voyage pas seul. L'homme qui marche à ses côtés est Druss la Légende !


Encore une fois je me retrouve avec un nouveau Gemmell entre les mains, partagé entre la joie de me replonger dans l'univers fantastique crée par cet auteur, et la triste certitude que, l'auteur nous ayant quitté, je n'aurais bientôt plus rien à lire de neuf de lui.

Je retrouve aussi tout ce qui me plait dans la plume de Gemmell : son style efficace et propre, de l'action pure et dure, de vrais héros, des mystères et de la magie.
Les personnages sont très fouillés, en particulier ceux de Skilgannon et de Jianna, très attachants et d'une complexité freudienne. Dommage que les « méchants » n'aient pas eu droit à un tel soin et soient aussi caricaturaux.

Sitôt le quatrième de couverture parcouru, je guette impatiemment le retour tant attendu de Druss (l'histoire se déroule avant l'invasion Nadir narrée dans Légende). Certes, ce n'est pas le véritable héros du livre, mais il reste mon personnage favori.

Gemmell est fidèle à lui même en axant de nouveau le fond du roman sur des valeurs fondamentales comme la loyauté, la bravoure, la justice, l'amour (d'un genre un peu particulier dans ce livre).

De plus, histoire de ne pas changer une recette qui fonctionne, le héros, Skilgannon, est encore un être torturé (Comme Druss, Tenaka, Parménion, Tarentio). Il porte la culpabilité du massacre d'une cité, est possédé par ses épées maudites et a sa tête mise à prix par la femme qu'il aime (et qui étrangement l'aime en retour) et porte le deuil de sa femme (celle avec laquelle il était marié)

Il est vrai qu'il y a de nombreuses redondances avec ses autres romans, mais cela n'enlève en rien du charme du roman.
Que dire de plus ? Du Gemmell comme on les aime. A lire absolument.