De Ray Bradbury
451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Fahrenheit 451 est un grand classique que l'on ne présente même plus.
L'auteur nous dépeint un futur, pas si éloigné du notre, tant culturellement que temporellement, ou la lecture (de livre) est interdite.
En effet, lire mène à la réflexion. Chacun réfléchissant différemment, cela amène les gens à avoir des idées différentes, ce qui est déclaré comme antisocial et ennemi de la paix.
Cette société engendre donc un troupeau de moutons abruti par la télévision, ne pouvant et ne voulant plus réfléchir par eux même (trop fatigant).
Le personnage type de ce formatage est la femme du héros, Mildred, qui ne vit que pour et par ses écrans géants diffusant la "famille", émission de télé-réalité occupant son esprit en continu.
Non content de juguler toute réflexion, ce genre de société contrôle aussi les souvenirs. Sans les livres, pas d'histoire, ni de passé. La société est alors libre de le remodeler à sa guise.
Montag, le héros, n'était pas différent des autres personnes et son métier de pompier-bruleur de livre (Dans la version original, le terme de pompier remplacé par 'firemen' l'homme du feu prend tout son sens) lui plaisait même avant sa rencontre avec Clarisse McClellan, jeune fille excentrique, élevé par sa famille dans l'esprit de liberté individuelle et de réflexion personnelle.
Elle l’amène à se demander ce que contiennent les livres qu'il brule. Pourquoi des personnes en cachent-ils contre la loi et sont même prêtes à mourir avec eux ?
Cette simple incitation à la réflexion lui fera remettre en cause toute la société dans lequel il vit.
C'est un roman percutant et incroyablement visionnaire. A sa sortie, le télévision en était encore à ses balbutiements et pourtant Bradbury décrit des écrans plats recouvrant les murs, la télé-réalité, les lecteurs de musiques portables (appelés les coquillages).
Il est effrayant car la société décrite pourrait bien être la notre. En effet, le contrôle de la population par l'occupation perpétuelle de l'esprit par les murs écrans et les coquillages m'évoque le patron de TF1 qui vendait du temps de cerveaux disponibles aux pubs.
Au final, c'est un livre qui n'a pas trop mal vieillit, malgré les 70 ans.
Bien qu'il se lise très vite, il entraine beaucoup de réflexions. (Je sens que je vais surveiller de près le premier pompier qui viendra me vendre un calendrier :p)
C'est un livre à lire absolument et qui clos en beauté ce challenge Tous les livres qu'il faut avoir lu dans sa vie.
Et vous, quel livre apprendriez-vous par cœur pour le sauver ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire