mardi 5 juillet 2011

Fièvre

De Frankie Angelo

 
Trois drones se dirigent en même temps vers Paris. Ils volent à très basse altitude. À peine plus haut que les toits. Ron regarde sa montre. Il est sept heures. C'est l'heure. Il fait un numéro sur son portable. Les récepteurs que transportent les appareils répondent tous à ce même numéro et reçoivent l'appel simultanément. Cela déclenche un détonateur qui est relié au système de mise à feu d'une petite bombe qui part en tournant sur elle-même, à peu près à 50 mètres au-dessus du sol. En explosant, elle libère un liquide qui, au contact de l'air, se transforme en gaz. Celui-ci se déploie très rapidement sur un rayon de plusieurs dizaines de mètres, avant de descendre en aérosol sur la population qui se presse en pleine heure de pointe.
Un million de Parisiens vient d'être contaminé. Dans les autres villes de France moins peuplées, si le nombre de victimes est inférieur, le résultat est tout aussi spectaculaire.
En quelques jours entre six et dix millions de Français vont mourir (soit entre six et dix fois plus de victimes que la première guerre mondiale...). le responsable : une Fièvre hémorragique provoquée par un virus hybride H1N1/Ebola. le dernier-né des armes de guerre bactériologique.
Comment en est-on arrivé là ?... 


J'ai eu une bonne impression au déballage de ce livre.
La couverture, bien que le motif soit sans prétention, est belle et l'impression est excellente.
De plus, le livre présente une préface assez drôle, où le petit Nicolas demande à l'auteur de ne pas publier son livre afin de ne pas alarmer sa Roselyne, ce qui me laissait imaginer une histoire ou se mêlerai catastrophe bio-terroriste, secret d'État et humour sarcastique.

Petit bonus sympathique : un petit mot signé de l'auteur sur les premières pages.

Hélas, les points positifs du livre s'arrêtent là et, au bout de quelques pages, j'ai déjà envie de fermer le livre.

Le personnage principal est un inspecteur de police absolument antipathique et immoral, qui me ferait presque regretter le héros sans peur et sans reproche au sourire éclatant.
Les autres personnages sont sans saveurs, voire caricaturaux.

Le style est plat au possible malgré les tentatives faites en injectant très régulièrement des comparaisons, le plus souvent en utilisation la conjonction « comme » (il y a d'autres moyens beaucoup plus subtils pour imager ou appuyer ses dires).
En outre, le texte est truffé d'expressions ne voulant presque rien dire. Par exemple, l'expression « (X + 1)n cafés ».

L'histoire est noyée dans un flot de futiles précisions comme le prix exact et le magasin d'achat d'aliments ou de plats préparés (l'histoire aurait-elle d'ailleurs été sponsorisée par LeaderPrice?).
Même topo pour les menus de restaurants trop détaillés.
Ces précisions, en plus de n'avoir aucun rapport avec l'histoire (une attaque bio-terroriste, rappelons-le), oblige le lecteur, à peine habitué à slalomer entre les fautes d'orthographe, à filtrer ces informations afin de suivre le fil directeur du récit.

Fil d'autant plus difficile à suivre du fait que certains passages sont improbables, voir pas crédibles du tout.
En particulier, les réactions et agissements du héros ne cadrent pas avec son rôle de policier.

De plus, le virus répandu, et spécialement inventé pour l'occasion, le couple H1N1-Ebola, n'a, je pense, pour seule raison d'exister que l'aspect médiatique escompté en couplant un vieux virus efficace à un tout jeune fraichement découvert.

D'ailleurs, aucune réelle justification n'est donnée quant au choix de cette fusion.
Passons sur le fait que ce virus puisse être concevable, en quoi le couple serait-il plus efficace que le virus Ebola seul ? Le virus H1N1 lui accorde-t-il une durée de vie plus importante ? Un meilleur taux de mortalité ?


Finalement, c'est un livre plutôt médiocre, comptant d'avantage sur des aspects médiatiques récents comme le terrorisme et les pandémies que sur la puissance narrative de l'auteur, et j'ai eu grand mal à le terminer. Évidement, je ne conseillerais pas.

Je remercie tout de même les agents litteraires pour cet envoi.

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