dimanche 14 octobre 2012

Martiens go home


 De Frediric Brown

Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse – de toute évidence retenue ailleurs – quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte « Salut Toto ! ».
Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarrasser ?


Ce livre est très original car contrairement aux classiques du genre, les martiens ne viennent pas nous exterminer à grands renforts de lasers et autres armes futuristes.
Ils ne sont pas non plus là pour nous voler des ressources naturelles, ni même pour nous aider. 

S'ils apparaissent par milliards, c'est dans le seul but de nous espionner et de nous faire chier.
Nul arme ne peut les détruire car ils sont intangibles. Nul ne sait rien d'eux car ils pondent simplement que ce ne sont pas nos oignons!

Nul n'y échappe. Plus aucun secret, depuis l'infidélité conjugale jusqu'aux secrets d'états, ne restent secrets car ils voient à travers la matière et ont une curiosité insatiable pour les secrets qu'ils relèvent à tout va pour semer le chaos.


Conséquences de leur invasion, les corps de métiers s'écroulent les uns après les autres en commençant évidement par les auteurs de science-fictions.
Plus personne ne lit de livres de ce genre quand un martien loge chez lui.
Autre conséquence désastreuse à long terme, une brusque baisse de la natalité. Difficile de concevoir quand quelques martiens vous regardent les yeux grands ouverts.



C'est une nouvelle décalée et rafraichissante qui peut être lu de deux façons différentes :
Soit sous le ton de la farce, soit en la remettant dans le contexte historique de l'époque, les conséquences d'une surveillance continue (c'est en  pleine guerre froide si je ne me trompe).

Je n'aurais qu'une petite remarque. Le premier pays qui à vu son taux de natalité remonter loin devant les autres, malgré la surveillance des martiens, est la France.
Déjà, à cette époque les américains avaient une curieuse image des français.

Au final, j'ai trouvé cette nouvelle très agréable à lire, accessible à tous, à ne surtout pas réserver aux amateurs de science-fictions.


Pour apprendre à mieux connaitre les martiens, un petit extrait :
Mais tous, autant qu'ils étaient, se montraient acariâtres, arrogants, atrabilaires, barbares, bourrus, contrariants, corrosifs, déplaisants, diaboliques, effrontés, exaspérants, exécrables, féroces, fripons, glapissants, grincheux, grossiers, haïssables, hargneux, hostiles, injurieux, impudents, irascibles, jacasseurs, korriganesques. Ils étaient lassants, malfaisants, malhonnêtes, maussades, nuisibles, odieux, offensants, perfides, pernicieux, pervers, querelleurs, railleurs, revêches, ricanants, sarcastiques, truculents, ubiquistes, ulcérants, vexatoires, wisigothiques, xénophobes, et zélés à la tâche de faire vaciller la raison de quiconque entrait en leur contact…"
Un autre commentaire fort interressant chez Plume ici.

1 commentaire:


  1. Martien, go Home
    C'est un de mes livres favoris. Comment ne pas rêver que ces martiens débarquent un jour sur terre et qu'on en finissent avec l'Hypocrisie tant vis à vis de sois-même que des autres. Le monde ne serait-il pas meilleur si les hommes politiques, les guerres et les banques devenaient ineptes?

    Le pitch est très simple:
    -Un milliard de petits hommes verts débarquent, ils savent tout sur tout le monde et Ils répètent tout au monde entier.
    -Le monde s'effondre, les dirigeants ne peuvent plus mentir, et les couples également nul n'a plus d'intimité.
    -Et ces fichus martiens n'ont peur de rien, ils ridiculisent tout les hommes et femmes en les traitant de Toto et de Chouquette. Ils sont grossiers, exaspérants, et très marrants.

    Le personnage de Luc Dévereau que l'on peut considérer comme le héros est un peu "décadence et splendeur". Cet écrivain raté va subitement avoir du succès avec des westerns ringards car le monde est devenu absurde.

    Ce livre écrit dans les années cinquante à un côté vieillot qui en renforce le charme.

    http://sfsarthe.blog.free.fr

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