De Florence Weber
De quoi et de qui parle-t-on quand on parle de dépendance ?
Le terme, d'origine médicale, désigne l'état des personnes qui ne peuvent pas accomplir sans aide les actes essentiels de la vie quotidienne : handicapés, malades chroniques, vieillards infirmes ou déments.
L'histoire des politiques sociales françaises a conduit à restreindre le terme aux personnes de plus de 60 ans, destinataires d'une prestation spécifique depuis 1997.
Pourtant, en France comme dans le reste de l'Europe, la dépendance touche principalement celles de plus de 80 ans.
Ce livre s'éloigne bien loin des sentiers battus par mes lectures habituelles et c'est une bonne chose.
Dans ce livre, l'auteur, Florence Weber, sociologue et anthropologue, tente d'expliquer les enjeux des débats français concernant les compensations et aides fournies aux personnes handicapées.
Elle remet en question la frontière séparant les aides reçues par les personnes dépendantes selon qu'elles aient ou non dépassées la soixantaine.
Elle propose aussi un système qui, selon son expérience, pourrait mieux organiser les aides à ces personnes.
Ce livre peut être vu comme un véritable « coup de gueule » qui dénonce des problèmes réels et qui ne semblent pas près de s'arranger tout seuls.
Cet aspect, jumelé à une bonne maitrise du sujet, aurait pu donner excellent ouvrage s'il avait été mieux ciblé.
En effet, son principal défaut est que, s'il se veut lisible par la masse, il serait certainement mieux perçu par des professionnels de la santé ou des services sociaux.
Les premières parties du roman, riches et denses, tiennent davantage du rapport que de la vulgarisation et comportent à foison statistiques, relevés, bilans, références à d'autres ouvrages clés ne donnant aucune accroche à mon œil de non-initié.
Au final, le début du livre m'aura seulement laissé des impressions du genre « Ah quand même ! » , « Je ne pensais pas que c'était à ce point la ! », mais sans que je ne comprenne autre chose que les grandes lignes.
La dernière partie est, elle, plus lisible, sans doute grâce à la présence d'explications bien construites basées sur des exemples concrets (dommage qu'elle ne représente qu'un quart du livre !).
Par exemple, elle cite, entre autres, des cas précis d'aides inadaptées, comme celle d'une femme de ménage rangeant l'habitation d'un aveugle à sa manière et obligeant l'aidé à retrouver ses marques en permanence.
Personnellement, j'aurai cru que la femme de ménage aurait été briffé sur la manière de ranger
Ceci dit, le livre est très bien construit et les passages que j'ai compris m'ont beaucoup intéressé.
J'avais choisi ce livre en le pensant vulgarisé afin de pouvoir toucher un plus large public et j'ai été un peu déçu en ce sens.
Au final, je pense que c'est un bon livre engagé, dont l'auteur maitrise le sujet, pourtant fort délicat et complexe, mais qui ne peut pas être lu de tous.
Si je devais mettre une note, ce serait un 2,5/5 car, malgré une dernière partie fort instructive, je n'avais pas les bagages nécessaires à une parfaite appréciation de ce livre.
Je remercie pour cet envoi :
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