lundi 23 avril 2012

Dos à la mer, tome 1 : Ouest


D'Olivier Berlion, Olivier Thomas, Bruno Pradelle et Antonin Varenne



Henri, soudeur aux Chantiers de l'Atlantique, à Saint Nazaire, déjeune, depuis vingt ans, dans le même restaurant. Sa table est réservée, face à la mer. Mais aujourd'hui, un homme vulgaire et une jeune fille à la beauté perdue y sont installés. Soudain, l'homme gifle la femme ! Henri se plante devant le malfrat qui lui balance illico un énorme coup de boule. Le couple s'enfuit, oubliant un téléphone portable. Henri n'a jamais eu de portable… Quand un accident survient au chantier, Henri porte le chapeau. Viré, le soudeur fouille le répertoire du portable de « Natacha ». Le nom de la femme... « Allô ? J'ai trouvé un téléphone. Le restaurant… la bagarre… » Commence alors la fuite à travers la France d'un couple improbable. L'ouvrier et l'ex-terroriste basque. Mille kilomètres. Deux kilos d'héroïne. Des truands et l’ETA. Marseille. L'horizon, si les balles ne les arrêtent pas. Le soudeur breton, devra lâcher son rocher, abandonner les bateaux en construction sur lesquels jamais il n'embarque. À ses côtés, une femme, qu'il ne connaît pas, pour qui il aura le courage dérisoire de devenir lui-même. Une offrande naïve, dans une cavale et une guerre d'intérêts qui le dépasse.



Intéressante association réunissant Olivier Berlion, Olivier Thomas, Bruno Pradelle et Antonin Varenne, dont c'est d'ailleurs une première.

L'intrigue met en scène deux personnages totalement opposés et qui vont faire route commune.
Henri mène une vie simple et morne en tant que soudeur sur un chantier naval. Sous ses allures d'ours bourru se devinent de profondes blessures liées à son enfance et qui limite sa vie sociale.
Vieux garçon, il déjeune depuis vingt ans dans le même bistrot, à la même table et écoutant les mêmes blagues pourries des poivrots habitués.
C'est dans ce cadre qu'il rencontre Natacha, jeune terroriste recherchée par l’ETA et qui travaille depuis peu pour le milieu.
A l'opposé d'Henri, elle cache, sous ses dehors fragiles et effacés, une femme forte et rebelle, prête à se battre pour arriver à ses fins.

Suite à une machination destiné à lui faire porter le chapeau à propos d'un accident lié à une mauvaise soudure, Henri est suspendu et son monde précaire s'écroule. Face à des tueurs, il se retrouve dos au mur (enfin à la mer), et il propose alors son aide à Natacha dans sa fuite.

La profondeur des personnages compensent le scénario un peu mince sur ce premier tome.
 
S'ajoute à cela le travail minutieux de Bruno Pradelle dont la mise en couleur ajoute au réalisme de l'action et rend bien l’ambiance noire.




Au final, c'est une œuvre intéressante que s'arracheront surement les fans des auteurs.
Quant à moi, bien que je sois très curieux de connaître la suite de la cavale d'Henri et Natacha, le prix assez élevé de la bande dessiné (environ 15 euros) me fait sérieusement hésiter.

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