D'Olivier Berlion, Olivier Thomas, Bruno Pradelle et Antonin Varenne
Henri, soudeur aux
Chantiers de l'Atlantique, à Saint Nazaire, déjeune, depuis vingt
ans, dans le même restaurant. Sa table est réservée, face à la
mer. Mais aujourd'hui, un homme vulgaire et une jeune fille à la
beauté perdue y sont installés. Soudain, l'homme gifle la femme !
Henri se plante devant le malfrat qui lui balance illico un énorme
coup de boule. Le couple s'enfuit, oubliant un téléphone portable.
Henri n'a jamais eu de portable… Quand un accident survient au
chantier, Henri porte le chapeau. Viré, le soudeur fouille le
répertoire du portable de « Natacha ». Le nom de la femme... «
Allô ? J'ai trouvé un téléphone. Le restaurant… la bagarre… »
Commence alors la fuite à travers la France d'un couple improbable.
L'ouvrier et l'ex-terroriste basque. Mille kilomètres. Deux kilos
d'héroïne. Des truands et l’ETA. Marseille. L'horizon, si les
balles ne les arrêtent pas. Le soudeur breton, devra lâcher son
rocher, abandonner les bateaux en construction sur lesquels jamais il
n'embarque. À ses côtés, une femme, qu'il ne connaît pas, pour
qui il aura le courage dérisoire de devenir lui-même. Une offrande
naïve, dans une cavale et une guerre d'intérêts qui le dépasse.
Intéressante association
réunissant Olivier Berlion, Olivier Thomas, Bruno Pradelle et Antonin Varenne,
dont c'est d'ailleurs une première.
L'intrigue met en scène
deux personnages totalement opposés et qui vont faire route
commune.
Henri mène une vie simple
et morne en tant que soudeur sur un chantier naval. Sous ses allures
d'ours bourru se devinent de profondes blessures liées à son
enfance et qui limite sa vie sociale.
Vieux garçon, il déjeune
depuis vingt ans dans le même bistrot, à la même table et écoutant
les mêmes blagues pourries des poivrots habitués.
C'est dans ce cadre qu'il
rencontre Natacha, jeune terroriste recherchée par l’ETA et qui travaille depuis peu pour le
milieu.
A l'opposé d'Henri, elle
cache, sous ses dehors fragiles et effacés, une femme forte et
rebelle, prête à se battre pour arriver à ses fins.
Suite à une machination
destiné à lui faire porter le chapeau à propos d'un accident lié
à une mauvaise soudure, Henri est suspendu et son monde précaire s'écroule. Face à des tueurs, il se retrouve dos au mur (enfin à la mer), et il
propose alors son aide à Natacha dans sa fuite.
La profondeur des
personnages compensent le scénario un peu mince sur ce premier tome.
S'ajoute à cela le
travail minutieux de Bruno Pradelle dont la mise en couleur ajoute au
réalisme de l'action et rend bien l’ambiance noire.
Au final, c'est une œuvre
intéressante que s'arracheront surement les fans des auteurs.
Quant à moi, bien que je
sois très curieux de connaître la suite de la cavale d'Henri et
Natacha, le prix assez élevé de la bande dessiné (environ 15
euros) me fait sérieusement hésiter.
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