De Guy Gavriel Kay
Alors que sa femme et ses filles sont emportées par la peste, Crispin de
Varèna survit. Il reçoit alors une demande émanant de l’Empereur
Valérius II, de la cité dorée et précieuse : Sarance. Ce dernier fait
appel à son talent en tant que mosaïste. Crispin s’en va traverser
l’empire semé d’embuches et d’interrogations, accompagné d’un
laissez-passer impérial et d’un oiseau mécanique à la langue bien
pendue.
Je n'avais plus rien lu de
cet auteur depuis l'épique Tapisserie de Fionavar et je dois avouer
avoir acheté le roman d'avantage pour lire un Kay que pour
l'histoire peu évocatrice.
Contrairement à cette
autre série, La mosaïque de Sarance n'est pas de la pure fantasy.
Je dirais plutot qu'il s'agit d'un savant dosage d'uchronie, de light
fantasy et de roman historique.
En effet, bien que Sarance
et les autres villes présentes dans cette œuvre n'existent pas dans
notre monde, certains détails m'ont mis la puce à l'oreille.
Suite à une rapide
recherche (mes souvenirs d'histoire ne sont pas très fiables), j'ai découvert que Sarance serait en fait une transposition de
Constantinople.
De même, la Batiare d'où
est originaire le personnage principal, un mosaïste nommé Crispin,
équivaudrait à l'Italie quand celle-ci faisait encore partie du
Royaume ostrogoth.
Contrairement à ce que
laissait présager le quatrième de couverture, l'histoire est
passionnante, riche, pleine de rebondissements et de péripéties en
tous genres.
J'ai mis un peu de temps
avant de bien m'immerger dans ce monde complexe, où les batailles de
pouvoir font rage autour d'un simple artisan.
Le début du roman est
comme une mosaïque que l'on voit se composer petit à petit. Au
début, on ne voit pas du tout où l'auteur veux en venir puis, petit
à petit, on voit se dessiner une trame majestueuse.
Mais la plus grande force
de Kay, ce sont ses personnages hors de commun. Ils possèdent une
profondeur que l'on n'a pas souvent l'habitude de croiser dans ce
genre de livre.
Ils sont véritablement
attachants, leurs comportements parfaitement crédible. On sent que les moindres personnages secondaires ont été
fouillés.
Ils en résulte des
personnages simplement humain, où chacun peut s'identifier sans
problème. J'ai une petite préférence pour Crispin, pas parce que c'est le héros, mais à cause de mauvais caractère.
J'ai aussi particulièrement
aimé l'importance des femmes dans ce roman. Que ce soit Styliane
Dalenoï, la « danseuse » Shirin, l'impératrice Alixana
ou bien la reine Gisèle, toutes, qu'elles œuvrent dans l'ombre ou
sur le devant de la scène, ont un rôle crucial dans les jeux de
pouvoir.
A voir le travail sur le
fond réalisé, on pourrait craindre pour la forme mais il n'en est
rien.
Les descriptions sont
grandioses, tout en restant relativement simple et utilisés avec
parcimonie.
Bien qu'assez simple, le
style est emprunt d'une certaine forme de poésie. Certains passages m'ont même sensiblement rappelés ceux de Tolkien.
Au final, bien qu'il soit
un peu complexe à aborder, c'est le genre de roman qui récompense
la persévérance du lecteur.
Je viens de terminer ce roman. Même si je ne suis pas autant enthousiaste, j'ai apprécié ma lecture, qui est la première de cet auteur. J'ai d'ailleurs la Tapisserie de Fionavar qui m'attend. Et mon personnage préféré, ce fut Linon :)
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